Le chef de PALANG PRACHARATH (au pouvoir), Prawit Wongsuwan, a déclaré qu’aucun parti, en particulier le sien, ne cherche à mettre en place un gouvernement minoritaire pour diriger le pays de manière précaire car, on le voit en France, cela ne fonctionne pas.
Prawit qui mène campagne sous le slogan « sortir du conflit » n’envisage pas de mettre en place ou de rejoindre un gouvernement minoritaire comme le craignent certains.
Il vise clairement Prayut Chan-o-cha qui voudrait continuer de gouverner grâce à quelques députés et les 250 sénateurs qu’il a nommés.
Prayut et Prawit se disputent la tête du gouvernement par partis interposés Ruam Thai Sang Chart et Palang Pracharath respectivement. Bien que bras droit de Prayut depuis 2014 Prawit se désolidarise de celui-ci en disant qu’il n’a pas fomenté le Coup d’état.
Un Premier ministre est légalement tenu d’obtenir plus de la moitié du total des députés et des sénateurs combinés soit 376 votes. Il suffit 126 députés aux partis militaires pour rester au pouvoir mais évidemment, les gouvernements largement minoritaires (126 / 500 députés) se feront censurés.
Néanmoins, le chef de Palang Pracharath a déclaré sans donner plus de détails que les points de vue exprimés actuellement changeront après les élections du 14 mai, car on rentrera dans les négociations de marchands de tapis.
Pour preuve, a souligné Prawit, les Bhumjaithai et les démocrates s’étaient engagés en 2019 à ne jamais soutenir Prayut au poste de Premier ministre, mais ils ont finalement changé d’avis afin de pouvoir faire partie du Gouvernement de coalition dirigé par Palang Pracharath.
Tout le monde sait que Prawit veut s’allier avec Pheu Thai (Thaksin) ET en même temps bénéficier du soutien des sénateurs. Comme il serait le lien de cet aréopage, le poste de premier ministre lui reviendrait. Mais Pheu Thai affirme ne jamais s’allier avec des putschiste et la plupart des militaires ne voudront pas discuter avec la famille Shinawatra.
Pourtant selon le leader du Palang Pracharath, il est trop tôt pour dire quels partis vont s’allier pour constituer un gouvernement.
Maintenant, à la question de savoir quel parti pro-armée sera devant l’autre, les sondages voient Prayut devant Prawit. Mais Siripan Nogsuan Sawasdee de l’Université de Chulalongkorn prévoit l’inverse.
Bien que les deux partis soient considérés comme conservateurs, Prayut est largement considéré comme le rival le plus agressif contre les libéraux Pheu Thai et Move Forward, a déclaré Siripan.
D’ailleurs Prawit suggère la réconciliation et pourrait capitaliser sur ce slogan alors que Prayut reste un réactionnaire radical.
Selon l’universitaire de Chulalongkorn, des dizaines de députés de Palang Pracharath, seront probablement réélus dans leur circonscription. Mais elle a prédit que Palang Pracharath, restera loin derrière Pheu Thai.
Si Palang Pracharath et Pheu Thai s’unissent (ce qui est actuellement hors de question) pour mettre en place une coalition, Move Forward restera dans l’opposition.
Mais si Pheu Thai gagne largement il est peu probable qu’il offre le poste de premier ministre à Prawit même si c’est la garantie que l’armée ne fomentera pas de coup d’état. De fait, Prawit ne peut pas garantir que les militaires actuels ne le renversent pas car il y a longtemps qu’il a pris sa retraite et n’a plus beaucoup d’influence sur des officiers réactionnaires.
Un article de « Wong Tawan » dans le journal Khaosod a évoqué un lien possible entre « 9near », qui a piraté les données personnelles de 55 millions de Thaïlandais, et les élections du 14 mai.
Le suspect est Khemrat Boonchuay, 33 ans, de l’armée royale thaïlandaise et membre de l’équipe d’information (certains diront désinformation) de l’armée.
Le fait que le gouvernement et la police ne parlent plus de l’enquête incite la population à penser que 9near pourrait avoir quelque chose à voir avec les élections.
Bien que ses supérieurs insistent sur le fait que Khemrat a fait cela pour son bénéfice personnel et n’avait rien à voir avec l’armée, la population n’y croit pas car il est impossible pour un soldat d’opérer seul.
Le fait que les données personnelles de 55 millions de Thaïlandais aient été piratées à partir d’une application de santé gouvernementale « Mhor Phrom », qui contient des données complètes sur une personne, y compris un numéro d’identification individuel, une date de naissance et un numéro de téléphone, rend la situation encore plus préoccupante.
Selon certains, ces données pourraient permettre au régime actuel de se maintenir au pouvoir alors que les sondages sont mauvais pour lui. Mais on ne sait pas comment l’armée pourrait fausser les élections.
