
Facebook de la KNU
Un groupe de résistance qui s’oppose au régime militaire du Myanmar a annoncé cette semaine que ses combattants avaient repoussé une tentative des troupes de la junte d’avancer vers la ville clé de Myawaddy, située le long de la frontière thaïlandaise. La semaine dernière, les rebelles avaient pris le contrôle de cette ville frontalière.
Des renforts des forces de la junte ont tenté d’avancer sur Myawaddy ces derniers jours, mais ils ont été repoussés lors d’une bataille qui s’est déroulée à environ quarante kilomètres de là, selon Saw Taw Nee, porte-parole de l’Union nationale karen (KNU).
« Il n’est pas facile de venir ici. Ils rencontrent de nombreuses difficultés », a-t-il déclaré, précisant que les forces de la KNU avaient « bloqué et intercepté » les troupes de la junte.
Cependant, l’information fournie par la KNU n’a pas pu être confirmée de manière indépendante. La junte militaire, qui a pris le pouvoir en 2021 en renversant un gouvernement élu reste coite
La ville frontalière de Myawaddy, située à côté de la Thaïlande, a été reprise par une coalition de forces anti-junte dirigée par la KNU jeudi dernier.
Des affrontements ont également eu lieu vendredi entre les villages de Kawkareik et Kaw Nwet le long de la principale route asiatique 1, à l’ouest de la frontière thaïlandaise, selon Saw Taw Nee.
Le porte-parole de la KNU a déclaré que, d’après les informations provenant de la ligne de front, le bilan des combats pour la junte s’élève à environ 100 morts et blessés. « Nous savons qu’ils ont perdu un véhicule blindé et un camion militaire », a-t-il ajouté.
Le Myanmar est en proie à des troubles depuis 2021, lorsque l’armée a renversé un gouvernement civil élu, provoquant de vastes manifestations que les autorités ont cherché à réprimer par la force.
La colère qui grondait contre la junte militaire au Myanmar s’est transformée en un mouvement de résistance armée à l’échelle nationale. Ce mouvement opère désormais en coordination croissante avec des groupes rebelles ethniques déjà établis, tous unis pour défier l’armée.
Saw Taw Nee, porte-parole de l’Union nationale karen (KNU), a souligné que cette résistance prendrait du temps. “Nous devons coordonner nos efforts avec d’autres groupes pour vaincre l’armée”, a-t-il déclaré.
Travailler au sein d’une large coalition anti-junte n’est pas non plus chose aisée, a ajouté le porte-parole de la KNU. Le groupe ethnique karen, principalement présent dans l’État de Kayin, réfléchit à la manière de négocier, de s’unir et de progresser.
La KNU est actuellement préoccupée par le déplacement de plus d’un million de personnes sur son territoire. Elle appelle la communauté internationale, y compris la Thaïlande voisine, à apporter son soutien.
Saw Taw Nee a exhorté la junte birmane à considérer ses récents revers militaires comme un signal qu’elle devrait rendre le pouvoir au peuple. “Ne perdons plus de temps, s’il vous plaît”, a-t-il déclaré. “C’est le moment opportun d’écouter la voix du peuple.”
Les combattants de la résistance au Myanmar ont brûlé le drapeau utilisé par le gouvernement militaire et ont hissé leur propre bannière sur une base de l’armée récemment capturée près de Myawaddy, une ville commerciale importante située à la frontière occidentale de la Thaïlande. La chute de Myawaddy représente une nouvelle perte pour le puissant régime militaire.
Depuis octobre dernier, l’armée a perdu le contrôle de zones clés près de ses frontières avec l’Inde et la Chine au profit d’une coalition informelle de forces de résistance alliées. La perte de Myawaddy pourrait encore réduire les recettes commerciales de la junte.
Les soldats perdus de la junte repliés près d’un pont reliant la ville de Myanmar à Mae Sot, en Thaïlande doivent se rendre aux autorités thaïlandaises ou à la KNU, faute de quoi ils risquent d’être pris pour cible par les troupes de la résistance, a déclaré Nadah Htoo, un dirigeant de la KNU.
Le ministre thaïlandais des affaires étrangères, Parnpree Bahiddha-Nukara, a déclaré la semaine dernière que les soldats de la junte seraient autorisés à franchir la frontière s’ils rendaient les armes.