
Immeuble endommagé, ici à Chiang Mai
Suite au tremblement de terre du 28 mars, une inspection de 6 267 bâtiments a révélé que 52 d’entre eux présentent des dommages graves, dont 2 à Bangkok et 50 dans d’autres provinces. La majorité des bâtiments, soit 5 882, sont utilisables normalement, tandis que 342 sont modérément endommagés, mais restent fonctionnels. Le vice-Premier ministre Anutin Charnvirakul a mis en place une hotline pour signaler des bâtiments endommagés.
Le tremblement de terre au Myanmar a engendré des secousses majeures en Thaïlande, avec des dommages économiques estimés à 20 milliards de bahts. Cela pourrait réduire le PIB thaïlandais de 0,06%, à moins de 2,4% pour 2025, selon le Kasikorn Research Centre, compte non tenu des mesures hostiles prises par le président américain Donald Trump.
Les dépenses des ménages pourraient augmenter en raison des inspections et réparations nécessaires, tandis que le marché immobilier « de plain pied » pourrait bénéficier d’un changement de préférence des acheteurs pour les maisons traditionnelles plutôt que les immeubles.
Le tremblement de terre aggrave un marché déjà saturé avec 235 000 unités invendues et des ventes en baisse de 37 % en 2024. Les immeubles de grande hauteur font face à des coûts supplémentaires d’inspection et de réparation, réduisant encore la confiance des acheteurs.
Toutefois, les principaux promoteurs, tels que Sansiri Pcl, tentent de rassurer les clients en soulignant l’absence de dommages structurels majeurs à leurs propriétés. L’impact sur la demande pourrait être temporaire.
Une baisse des arrivées touristiques est également attendue, obligeant possiblement la Banque de Thaïlande à réduire ses taux directeurs en avril et peut-être encore plus tard cette année.
Le secteur des assurances en Thaïlande ajuste ses pratiques pour faire face à l’intensification des risques de catastrophes naturelles. L’Association thaïlandaise d’assurance générale (TGIA) annonce la fin de la couverture gratuite contre les tremblements de terre, et prévoit une augmentation des primes et des taux de franchise pour refléter les risques croissants.
Somporn Suebthawilkul, président de la TGIA, annonce des évaluations plus rigoureuses des projets en construction, et une prise en compte prudente des risques pour les bâtiments existants.
Concernant l’immeuble en construction qui s’est effondré à Bangkok, dix sous-traitants y ayant travaillé réclament plus de 10 millions de bahts, qui leur sont dus, aux sociétés China Railway No 10 (Thaïlande) et 9PK.
Thiprom Pothiprom, chef des sous-traitants, affirme que les paiements convenus pour l’installation des systèmes électriques, effectuée entre janvier 2024 et janvier 2025, n’ont pas été effectués malgré ses demandes répétées. Les entreprises justifient leur retard dans les travaux en invoquant l’absence de paiement des factures de la part du promoteur chinois.
Thiprom a tenté de porter plainte auprès du Département ad hoc, mais sa requête a été rejetée, car il est considéré comme un sous-traitant et non employé.
Le Département des enquêtes spéciales (DSI) de Thaïlande a découvert que China Railway No. 10 (Thaïlande) aurait utilisé trois Thaïlandais comme prête-noms depuis sa création en 2018 pour faire croire à une joint venture alors qu’il s’agit d’une entreprise exclusivement chinoise. Cette société, impliquée dans l’effondrement du bâtiment de la Cour des comptes, partage son adresse avec huit autres entreprises ayant obtenu au moins 27 contrats publics d’une valeur de plus de 10 milliards de bahts.
Les enquêteurs examinent des soupçons de fraudes dans les appels d’offres et d’arrangements avec les prête-noms après avoir constaté des incohérences dans les revenus des actionnaires thaïlandais. Une enquête sur l’acier utilisé pour le bâtiment effondré est également en cours, certains matériaux ne répondant pas aux normes industrielles. Enfin, le ministre de la Justice exclut le tremblement de terre comme cause principale de l’effondrement et met l’accent sur des défaillances structurelles et des irrégularités.