
Le ministre de la Défense thaïlandais, Phumtham Wechayachai, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement de la visite de la délégation thaïlandaise au Xinjiang, affirmant que la Chine prenait bien soin des Ouïghours. Malgré les difficultés logistiques, la délégation a pu confirmer la guérison d’un Ouïghour malade. Phumtham a demandé le floutage les visages des Ouïghours dans les médias, une mesure prise à la demande des autorités chinoises. Il a souligné que la presse avait été invitée pour garantir la transparence de la visite.
Phumtham a reconnu la complexité de la décision d’expulser les Ouïghours vers la Chine, impliquant plusieurs agences aux points de vue divergents, mais a affirmé que cette décision avait été prise dans l’intérêt supérieur de la Thaïlande. Il a exprimé sa gratitude aux autorités chinoises pour avoir facilité la visite et a assuré que les Ouïghours rencontrés affichaient de véritables émotions. Il a également présenté ses excuses pour leur détention prolongée en Thaïlande et a suggéré que les futures visites pourraient se dérouler via Zoom, tout en soulignant l’importance de prendre en compte les droits des Ouïghours.
Un Ouïghour, rapatrié de Bangkok il y a dix ans, a partagé son expérience avec la délégation thaïlandaise. Lors d’un appel vidéo, l’homme a affirmé posséder désormais 52 vaches, deux chèvres, et gagner 5 400 yuans par mois, en plus d’être père d’un garçon d’un mois et propriétaire d’une maison financée par le gouvernement. Il a assuré que sa vie s’était améliorée depuis son rapatriement en 2015, après avoir été arrêté en Thaïlande, et a transmis un message rassurant au peuple thaïlandais.
La délégation thaïlandaise, invitée par le gouvernement chinois, avait pour objectif de vérifier les conditions de vie des Ouïghours rapatriés et de s’assurer qu’ils n’étaient pas maltraités, comme le craignent certains gouvernements occidentaux et groupes de défense des droits de l’homme. La visite s’est déroulée sous étroite surveillance, les médias n’ayant pas la liberté de poser des questions. La décision de rapatrier les Ouïghours a suscité des critiques internationales, notamment de la part de Washington, qui a émis une interdiction de voyager à l’encontre des responsables thaïlandais impliqués.
Le vice-président du Parti populaire, Rangsiman Rome, a critiqué cette visite, la qualifiant de mise en scène par le gouvernement chinois.
Justice For All, une organisation de défense des droits de l’homme basée aux États-Unis, a critiqué le gouvernement thaïlandais pour sa participation à cette « tournée de propagande » orchestrée par le Parti communiste chinois (PCC). Cette initiative viserait à minimiser les réalités auxquelles sont confrontés les Ouïghours rapatriés en Chine, en utilisant des récits scénarisés et des informations manipulées.
L’organisation soutient que le PCC est bien responsable de génocide. Justice For All a appelé les autorités thaïlandaises à cesser leur implication dans la propagande chinoise, soulignant que la communauté internationale devrait reconnaître cette tournée comme une tentative de couvrir des crimes contre l’humanité.