
Le ministre du travail, Pipat
Le Comité du commerce, de l’industrie et des banques (JSCCIB) a révisé à la baisse les prévisions de croissance économique de la Thaïlande, les faisant passer d’une fourchette de 2,8 / 3,3 % à 2,2 / 2,7 % pour 2024. Les perspectives révisées sont dues à un ralentissement des exportations, qui affecte négativement le secteur manufacturier.
Le comité a également signalé une diminution de l’expansion des exportations passant d’une fourchette de 2% / 3% à 0,5 / 1,5% et une baisse de l’inflation de 0,7 / 1,2% à 0,5 / 1%. Le JSCCIB attribue cette dégradation à une baisse de la croissance du commerce mondial qui passerait de 3,3 % à 3 % en raison des conflits au Moyen-Orient et en Ukraine.
Kriengkrai Thiennukul, du JSCCIB et de la Fédération des industries thaïlandaises a noté que les exportations thaïlandaises ont déjà diminué de 0,2% en valeur sur un an au premier trimestre 2024.
En outre, le JSCCIB a souligné que l’indice de production manufacturière en Thaïlande a chuté de 5,13 % sur un an à 104 points en mars, un 18e mois consécutif de baisse, selon l’Office of Industrial Economics.
À la lumière de ces indicateurs, le JSCCIB a exhorté le gouvernement à reconsidérer sa proposition d’augmentation du salaire minimum journalier à 400 bahts dans tout le pays, qu’il juge trop élevé. Le comité soutient la Chambre de commerce thaïlandaise qui demande au gouvernement d’annuler l’augmentation des salaires prévue pour le 1er octobre.
La commission prépare une lettre au ministère du Travail pour reconsidérer la proposition d’augmentation des salaires, arguant qu’elle aura un impact sur les entreprises, en particulier celles à forte main d’œuvre ou les petites entreprises telles que les vendeurs de rue. Kriengkrai note qu’elles sont déjà aux prises avec des coûts énergétiques élevés et au faible pouvoir d’achat de leur client.
Pour mémoire, ce n’est pas le gouvernement qui définit le salaire minimum mais un comité tripartite ad-hoc. Or deux membres du comité tripartite des salaires ont critiqué mercredi le gouvernement pour avoir annoncé un projet visant à augmenter le salaire minimum journalier à 400 bahts dans tout le pays en octobre, affirmant que la question n’avait pas encore été examinée.
Atthayuth Leeyavanich, membre du comité des salaires qui représente les employeurs, a déclaré qu’une nouvelle augmentation de salaire n’avait pas été examinée par le comité et qu’il était inapproprié pour le gouvernement d’en discuter publiquement. Le ministre du Travail Pipat Ratchakitprakarn a évoqué l’augmentation le 1er mai, fête du travail. M. Atthayuth a déclaré que le ministre n’aurait pas dû.
Weerasuk Kaewboonpun, membre du comité des salaires qui représente les employés, a insisté sur le fait que la réunion du 17 avril n’avait discuté d’aucune proposition visant à augmenter le salaire minimum journalier à 400 bahts. M. Weerasuk a souligné que le salaire de 400 bahts était juste une promesse électorale.
Les entreprises et les associations professionnelles prévoient de porter l’affaire devant le tribunal administratif si le gouvernement insiste pour augmenter les salaires.
Le monde des affaires s’oppose au plan car il soutient que les ajustements salariaux devraient être basés sur les compétences des travailleurs, souvent faibles en Thaïlande et s’appliquer uniquement aux entreprises et aux provinces qui sont prêtes à payer des salaires plus élevés.