L’inflation globale a diminué pour le quatrième mois consécutif en janvier, atteignant son plus bas niveau en 35 mois. Le ministère du Commerce s’attend à ce que cette tendance se poursuive en février et mars grâce aux mesures gouvernementales visant à réduire le coût de la vie.
Malgré ces perspectives, Poonpong Naiyanapakorn, du Bureau de stratégie commerciales, a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucune indication de déflation.
La déflation se produit lorsque les prix des biens et des services chutent sur une période de temps alors que les gens dépensent moins et retardent leurs achats en prévision d’une baisse continue des prix, ce qui conduit les fabricants à réduire leurs prix et à gagner moins. Cela conduit à un ralentissement économique, les investisseurs retardent leurs investissements et, finalement, la masse monétaire dans le système diminue.
« La question de la déflation a été évoquée ces 2-3 derniers mois. Nous devons examiner si les prix de la plupart des biens ont effectivement baissé », a déclaré M. Poonpong.
« Si la baisse des prix est influencée par les politiques gouvernementales visant à réduire le coût de la vie, il n’y a pas de déflation et il n’y a pas lieu de s’inquiéter. «
Le ministère a annoncé lundi que l’inflation globale, mesurée par l’indice des prix à la consommation, a diminué de 1,11% sur un an en janvier après une baisse de 0,83% en décembre, une contraction de 0,44% en novembre et une baisse de 0,31% en octobre. L’inflation a augmenté de 0,3% en septembre.
La baisse de janvier a été largement attribuée à une baisse des prix de l’énergie due aux mesures gouvernementales.
Les prix des produits frais, notamment des légumes frais et de la viande, ont diminué depuis le mois dernier. Cela est dû à une offre plus importante sur les marchés et à des prix relativement élevés en janvier 2023, qui n’ont pu que baisser ensuite, a-t-il expliqué.
Quant aux autres biens et services, les prix ont évolué dans une direction normale, a déclaré M. Poonpong.
L’inflation sous-jacente, qui exclut la volatilité des prix des produits alimentaires et de l’énergie, a augmenté de 0,52 % sur un an en janvier, ce qui est le rythme normal en Thaïlande.
L’année dernière, l’inflation sur l’ensemble de l’année fut de 1,23 % par rapport à 2022, dans la fourchette fixée par le ministère, avec une inflation sous-jacente à 1,27 %.
Il a déclaré que pour le premier trimestre, le taux d’inflation devrait se contracter de 0,7% sur un an comparé à 2023.
Il existe quand-même des facteurs inflationnistes, notamment les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, qui entraînent une hausse des frais de transport, a déclaré M. Poonpong.
Il a déclaré que les facteurs favorables sont la tendance du baht à se déprécier, entraînant une hausse des prix des importations, une augmentation des prix des produits agricoles exportés parallèle à la demande, et l’expansion du secteur du tourisme suite aux politiques du gouvernement visant à faciliter les voyages en Thaïlande.
Le ministère du Commerce prévoit un taux d’inflation pour 2024 compris entre -0,3% et +1,7%.
L’augmentation des prix du fromage ou de la confiture française n’a rien à voir avec l’économie thaïlandaise, elle est due à l’inflation en France, à la faiblesse du baht et à l’augmentation importante des frais de transport.
La situation en Thailande conforte le Premier ministre Srettha Thavisin dans son bras de fer avec la Banque Centrale (BoT). Les hausses agressives des taux d’intérêt de la Banque de Thaïlande, visant à maîtriser l’inflation arrive à la frontière entre la stabilisation des prix et l’étouffement involontaire de la croissance économique.
La hausse des taux d’intérêt, d’un minimum historique de 0,5 % à 2,5 % actuellement, le plus haut depuis octobre 2013 a secoué la Thaïlande. Mais La BoT comme les banques centrales du monde entier luttent pour équilibrer le contrôle de l’inflation et la vitalité économique.
Malheureusement, Au cœur de ce dilemme économique se trouvent les petites et moyennes entreprises (PME) et les salariés à faible revenu qui ne semblent pas intéresser la BoT plus proche des conglomérats. Les « petits » subissent le poids du ralentissement économique, exacerbé par des dettes plus élevées et des charges financières croissantes.
L’appel du Premier ministre à la BoT de baisser le taux directeur n’est pas simplement un ajustement de la politique budgétaire mais un plaidoyer en faveur de l’empathie économique et de la durabilité.
Selon THAI ENQUIRER, La santé financière des PME et des Thaïlandais moyens est primordiale car ils constituent l’épine dorsale de l’économie thaïlandaise, moteur de l’innovation, de l’emploi et de la stabilité sociale. Mais la BoT considère que cette épine dorsale, ce sont les conglomérats, comme, d’ailleurs, l’affirmait Prayut, éminent économiste s’il en est.
La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la BoT est donc plus qu’une évaluation de routine et Srettha a peut-être raison quand il dit que la BoT torpille son action.
Selon THAI ENQUIRER La BoT et le gouvernement doivent travailler main dans la main pour traverser cette période de turbulences, pour stabiliser l’économie, et atteindre une croissance inclusive. Une stratégie commune peut aider la Thaïlande à sortir plus forte et plus dynamique sur le plan économique.
