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Les sénateurs ont soumis une requête demandant la destitution du ministre de la Justice Tawee Sodsong et du chef du DSI Yutthana Praedam. Les sénateurs leur reprochent de vouloir enquêter sur la (supposée) fraude électorale massive qui a permis aux sénateurs d’être élus. Les sénateurs ont également appelé à une clarification au sein du gouvernement en raison des tensions entre le Pheu Thai et le partenaire de la coalition Bhumjaithai.
Un groupe de sénateurs a appelé jeudi à la mise en accusation du ministre de la Justice et du directeur du Département des enquêtes spéciales (DSI ou FBI local supposé incorruptible). La requête a été lancée, car le DSI a envisagé d’accepter une plainte d’un groupe de candidats battus aux élections sénatoriales. Ces candidats exhortent le DSI à enquêter sur une collusion présumée dans le processus électoral, affirmant que la Commission électorale (CE), soupçonnée d’être plus ou moins complice de la fraude, traîne les pieds.
Cependant, les sénateurs élus se sont opposés à cette décision, faisant valoir que le DSI n’avait aucune compétence sur les cas de fraude électorale, qui relèvent de la seule autorité de la CE. Le président de la CE serait proche du Bumjaithai accusé de bénéficier de la fraude.
Mardi, le DSI a reporté sa décision sur l’opportunité d’accepter l’affaire, car s’attaquer aux sénateurs, c’est peu ou prou s’attaquer au régime qui a mis en place le règlement ubuesque de ces élections. La controverse met en évidence les tensions entre le parti au pouvoir Pheu Thai et son plus grand partenaire de coalition, le Bhumjaithai. Le ministère de la Justice et le DSI sont sous le contrôle de Pheu Thai, tandis que le Sénat, la CE et la Cour Constitutionnelle sont largement considérés comme étant alignés avec le régime et le Bhumjaithai.
Dans leur motion de destitution, les sénateurs ont accusé Tawee et Yutthana de malversation et violent des normes éthiques.
De plus, le groupe a exhorté le président du Sénat, Mongkol Surasajja, à invoquer l’article 153 de la Constitution, qui permet aux parlementaires de convoquer le gouvernement pour interrogatoire sur des questions urgentes. Alors que l’article permet un débat, aucun vote n’est tenu par la suite. Les sénateurs prévoient de défier le gouvernement sur sa gestion des processus judiciaires. Mongkol serait parmi les sénateurs « bleus » fidèles au Bhumjaithai.
Le régime a récemment « eu la peau » d’un Premier ministre (Srettha Thavisin) et d’un parti vainqueur aux élections (Move Forward).