Le sénateur Seri Suwannapanont a déclaré que Move Forward (MFP) bluffe quand ce parti affirme pouvoir influencer les sénateurs en faveur de son candidat Premier ministre Pita Limjaroenrat.
Seri a déclaré que les 20 sénateurs qui avaient initialement promis de soutenir Pita ont changé d’avis. Peut-être après un coup de fil de ceux qui les ont nommés. Il a dit que la plupart de ces sénateurs n’ont jamais explicitement déclaré leur soutien à Pita, et ceux qui l’évoquaient explicitement restent cois.
Seri répondait aux affirmations d’une cadre du MFP, Sirikanya Tansakun, qui a déclaré mardi que les efforts pour obtenir des votes pour Pita progressaient de manière satisfaisante. Elle a déclaré que la coalition gagnait un soutien croissant de la part des sénateurs et s’approchait du nombre de votes nécessaires. On voit mal pourquoi de vieux sénateurs réactionnaires nommés par une junte voteraient pour un jeune progressiste.
La coalition dirigée par le MFP compte actuellement 312 députés, mais elle a besoin de 376 voix au parlement. Auparavant, 18 à 20 sénateurs avaient indiqué leur intention de s’aligner sur la majorité de la chambre basse.
A ce stade, Pita n’a aucune chance de devenir premier ministre à moins de s’allier à un autre parti qui apporterait un important contingent de députés.
La question du président de la Chambre ne devrait pas perturber la formation du gouvernement, et les négociateurs doivent trouver une solution pour éviter un vote libre, selon le stratège Pheu Thai Chaturon Chaisang.
Chaturon a souligné le rôle crucial du Président de la chambre le jour du vote pour le Premier ministre. Par conséquent, les partis de la coalition doivent veiller à ce que la question n’envenime pas la situation au point qu’elle permette aux partis soutenus par l’armée de garder le pouvoir malgré leur déroute électorale.
De son côté, le sénateur Wanchai Sornsiri a affirmé que les perdants (Prawit, Prayut, l’armée) s’activaient pour faire un retour et d’assurer la victoire à tous les niveaux. Il a laissé entendre que la majorité de 312 députés qui a clairement remporté les élections pourrait rester dans l’opposition puisque la Thaïlande n’est pas une démocratie.
Les commentaires de Wanchai suivent des rumeurs selon lesquelles le parti Palang Pracharath, Prawit, soutenu par l’armée, s’activait pour faire nommer Suchart Tancharoen, l’ancien vice-président de la Chambre, au perchoir.
Le secrétaire général de Thai Sang Thai, Sita Divari, a sommé aujourd’hui (vendredi) les partis Move Forward et Pheu Thai de cesser de se quereller au sujet de la présidence de la Chambre et de s’unir.
Sur Facebook aujourd’hui, Sita a écrit « Les bandits s’unissent quand ils volent, mais se disputeront quand viendra le temps de partager le butin ».
« N’oubliez pas que c’est ce que nous disions pour nous moquer des « tontons flingueurs » (Prayut Chan-o-cha, Prawit Wongsuwan et Anupong Paochinda).
«Nous devrions célébrer notre victoire en nous unissant, en rendant la démocratie au peuple sans imiter les tontons. C’est une honte pour les gens qui nous font confiance et votent pour nous », a écrit Sita.
Le député Pheu Thai, Chalerm Yubamrung, a déclaré hier que le président de la Chambre devrait représenter tous les partis, pas un seul. Il préférerait que le poste revienne au parti Pheu Thai mais, si le parti décide de laisser le poste à Move Forward, il devra respecter la décision du groupe.
Le vieux politicien controversé a déclaré que la jeunesse n’est pas un problème mais le président de la Chambre, doit avoir de l’expérience, être impartial et représenter tous les partis.
Chalerm a déclaré que, selon son expérience, former un gouvernement n’est pas une tâche facile et il demande à tous d’être patient. Il a également appelé les jeunes politiciens à ne pas mépriser leurs aînés.
Le lanceur d’alerte Chuvit Kamolvisit considère que l’entente entre le parti Move Forward (MFP) et le parti Pheu Thai n’est qu’une façade. Il pense que les critiques publiques du Pheu Thai et les déclarations d’autres partis indiquent un accord secret.
La semaine dernière, Paisal Puechmongkol, assistant du général Prawit Wongsuwan, a évoqué la possibilité pour le Pheu Thai de former un gouvernement avec le parti Palang Pracharath et de nommer Prawit Premier ministre.
Aujourd’hui, Paisal souligne l’importance cruciale du soutien politique et financier de Bhumjaithai. Il considère que Pheu Thai devra « se soumettre » au Bhumjaithai s’il devait former un gouvernement sans le MFP.
Le chef de Bhumjaithai, Anutin Charnvirakul, a déclaré aujourd’hui qu’il n’avait reçu aucune information concernant l’élection au poste de président de la Chambre de la part de la précédente coalition au pouvoir.
Anutin a également mentionné qu’il n’était au courant d’aucune information concernant Prawit qui deviendrait le prochain Premier ministre. Il a en outre déclaré qu’il s’attend à ce qu’une réunion ait lieu au parlement le 3 juillet avec d’autres dirigeants de la coalition pro-armée encore au pouvoir malgré sa défaite cinglante.
Chuwit a déclaré qu’on verra clairement « l’accord secret » lors du vote pour le perchoir dans les semaines à venir. Cela s’inscrit dans le contexte de critiques des membres du Pheu Thai vis à vis du MFP.
Si accord secret il y a, on voit mal pourquoi le Pheu Thai laisserait Tonton Prawit devenir premier ministre, même s’il apporte les sénateurs et l’armée car c’est exactement ce que les électeurs PT refusent. Si Paethontarn Shinawatra semble un peu tendre, avec un bébé d’un mois, Thavisin, l’autre candidat Pheu Thai ferait un premier ministre de consensus tout à fait décent. En effet, il est richissime et les conglomérats se sentiraient moins inquiets.
Et pourtant comme pour prouver que le putschiste Prawit a le vent en poupe, Le ministre du Travail par intérim Suchart Chomklin a déclaré qu’il ne voterait pas pour Pita Limjaroenrat en tant que Premier ministre car plus de 50 % des électeurs n’ont pas voté pour la liste du parti Move Forward Party (MFP).
Suchart confirment la possibilité que le parti Ruam Thai Sang (Prayut extrême droite), le parti Palang Pracharath (Prawit, droite) et le parti Pheu Thai (centre droit) forment ensemble un gouvernement. Dans ce cas le général Prawit serait Premier ministre au lieu du chef du MFP Pita. Et cela permettrait à Thaksin de revenir sans passer par la case prison puisqu’il aura « vendu » ses électeurs à l’armée.
Suchart affirme que 14 millions d’électeurs sur 39,5 millions qui ont soutenu la liste du parti du MFP, c’est insuffisant. Par conséquent, il ne votera pas pour Pita, exprimant son obligation de respecter les électeurs. On ne sait pas ce que cela veut dire.
Le MFP a obtenu le plus grand nombre de voix avec 14,44 millions, ce qui lui a valu 39 sièges. Le Ruam Thai Sang Chart Party de Suchart a obtenu 4,77 millions de voix pour 13 sièges.
