
Les élections sénatoriales
Alors que le Premier ministre Srettha Thavisin poursuit ses visites – en régions ou à l’étranger – il ne convainc pas les électeurs, selon une enquête réalisée par l’institut Nida (2 000 électeurs sondés du 14 au 18 juin). La popularité de la chef du parti Pheu Thai Paetongtarn Shinawatra baisse aussi. En contrepartie, Move Forward continue de monter.
Le sondage publié dimanche montre que seulement 12,85 % des électeurs soutiennent le Premier ministre, soit une baisse par rapport aux 17,75 % de l’enquête précédente. La fille de l’ancien Premier ministre Thaksin voit sa popularité passer de 6% à 4,85%.
L’Institut national d’administration du développement (NIDA) réalise chaque trimestre une enquête sur les dirigeants politiques préférés du public. Les partisans du Premier ministre ont déclaré que M. Srettha était un décideur déterminé à résoudre les problèmes. Mme Paetongtarn est louée pour son leadership, et sa compréhension du pays.
Le Premier ministre était dans le Nord-Est ce week-end pour écouter les habitants. Il a réduit ses voyages à l’étranger suite aux critiques, mais a déclaré que certains étaient nécessaires pour promouvoir la Thaïlande auprès des investisseurs.
Le leader du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, est toujours en tête de tous les candidats pour le poste de Premier ministre avec 45,50% des voix, contre 42,75% au dernier trimestre.
Pirapan Salirathavibhaga, chef du Parti national thaïlandais uni (pro-armée) voit sa popularité presque doubler, passant de 3,55 % à 6,85 %.
Les électeurs de l’échantillon ont déclaré qu’ils soutiennent l’idéologie de M. Pita. M. Pirapan est loué pour sa crédibilité et son honnêteté.
Les autres candidats au poste de Premier ministre sont Khunying Sudarat Keyuraphan du parti Thai Sang Thai et le leader de Bhumjaithai Anutin Chanvirakul. Mais leur popularité est trop faible pour être mentionnée. Cela prouve que la victoire du Bumjaithai au élections sénatoriale est en complet décalage avec ce que veulent les Thaïlandais. Environ 20% des électeurs sont indécis.
Move Forward reste le parti le plus populaire avec 49,20%, une légère augmentation par rapport à il y a trois mois, tandis que Pheu Thai a chuté d’environ cinq points à 16,85% contre 22,10%.
On pourrait penser que la « justice » y réfléchira à deux fois avant de dissoudre un parti si populaire mais c’est exactement le contraire, le régime dont la « justice » ferait partie doit dissoudre pour empêcher Move Forward de gagner lors des prochaines élections.
D’ailleurs, Lors d’une conférence de presse, Pita a affirmé que la procédure de la Commission électorale contre le FF est illégale car « La CE a procédé sans nous donner la possibilité de nous défendre ».
Dimanche soir, la Commission électorale provinciale a annoncé officieusement les résultats de l’élection du chef de l’Organisation administrative provinciale (PAO) de Pathum Thani. Chan Phuangphet, candidat soutenu par le Pheu Thai et par Thaksin qui avait fait le déplacement, a obtenu 192 287 voix, s’assurant ainsi la première place. Il est suivi par Pol. Le policier Kamronwit Thoopkrachang, ou « Big Jazz », ancien chef de la PAO de Pathum Thani et candidat indépendant, qui obtenu 191 482 voix.
En regardant la liste des 200 gagnants des récentes élections sénatoriales indirectes en Thaïlande cette semaine, les observateurs ont remarqué que la plupart sont d’anciens gouverneurs nommés, des généraux de l’armée et d’anciens hauts fonctionnaires peu connus.
De nombreux observateurs ont clairement constaté que plus de la moitié des sénateurs élus sont liés au parti Bhumjaithai. Beaucoup viennent de la province de Buriram et plusieurs ont des liens étroits avec la famille « Chidchob », fondatrice du parti Bhumjaithai, un parti qui fait partie de toutes les coalitions.
Interrogé sur le lieutenant-général Kriangkrai Srirak, qui devrait devenir président du Sénat et conseiller du ministre de l’Intérieur, Anutin, ce dernier a déclaré que Kriangkrai avait démissionné pour postuler au sénat, ajoutant : «un ami est un ami, mais je ne peux interférer avec quoi que ce soit».
Le chef du parti Move Forward, Chaithawat Tulathon, se demande s’il est nécessaire d’avoir un Sénat.
Surachart Bamrungsuk, de l’Université Chulalongkorn, affirme que les règles des élections sénatoriales ont été conçues par des putschistes pour que des proches des putschistes gagnent. Il considère qu’une « nouvelle base de pouvoir » au Sénat, ou « Branche 2 du Parti Bhumjaithai », est en train de naître.
Plus de six cents plaintes ont été déposées concernant des irrégularités durant les sénatoriales.