
Le Service de relais de télécommunications de Thaïlande (TTRS), qui fournit des services essentiels aux personnes sourdes ou malentendantes, a été contraint de suspendre ses activités le 13 juin 2025. Cette décision fait suite à deux années consécutives sans financement de la part de la Commission nationale de radiodiffusion et des télécommunications (NBTC) ou « régulateur ».
Privé de budget public, le TTRS ne pouvait plus assurer des fonctions vitales comme les salaires, la maintenance technique, les frais de connectivité et la location de ses systèmes. Malgré des efforts pour maintenir ses services en absorbant les coûts eux-mêmes, l’organisation a atteint un point de rupture.
Les services resteront suspendus jusqu’à ce que le financement du NBTC soit rétabli.
On peut considérer que cette nouvelle est anecdotique, mais c’est à l’aune de la façon dont elle traite ses handicapés qu’on peut juger le degré de civilisation d’une société.
La suspension des services touche directement la communauté sourde, qui dépend du relais vidéo pour communiquer avec le monde extérieur, que ce soit pour les urgences, le travail ou l’administration.
L’absence de financement du NBTC soulève des questions sur l’engagement de l’État envers l’inclusion numérique et l’égalité d’accès à l’information pour les personnes en situation de handicap.
Sans aide durable ou budget spécifique, les infrastructures destinées à l’accessibilité risquent de disparaître, aggravant l’exclusion sociale des publics vulnérables.
Au-delà du volet technique, c’est une question de dignité : limiter l’accès à la langue des signes, c’est priver une partie de la population de ses droits fondamentaux en matière de communication.