Les chauffeurs de l’Association thaïlandaise des taxis publics ont publié sur Facebook pour se plaindre de la prolifération des lignes de métro qui nuit à leur activité. L’association a notamment pointé du doigt la Ligne jaune, qui a réduit le nombre de passagers des taxis en raison de ses échanges pratiques avec six autres lignes de la capitale. La ligne jaune désenclave la zone Srinakarin qui n’était accessible quasiment qu’en taxi après des courses coûteuses.
La publication Facebook de l’association a suscité de nombreuses réactions, beaucoup critiquant les chauffeurs de taxi comme la cause de leurs propres problèmes. La population évoque l’inconduite de certains chauffeurs de taxi, citant : le refus de passagers, le rejet de l’utilisation de compteurs, l’éjection de passagers dans les embouteillages et le fait de favoriser les touristes étrangers par rapport aux Thaïlandais.
De tels comportements ont contraint de nombreuses personnes à rechercher des modes de transport alternatifs, et les métros arrivent à point nommé.
Bien que la plupart des chauffeurs de taxi offrent toujours un excellent service, leur réputation est entachée par quelques brebis galeuses.
La conduite de taxis à Bangkok attire de nombreux ouvriers non qualifiés des provinces, avec environ 80 000 taxis enregistrés dans la ville. Étant donné que chaque taxi peut avoir deux chauffeurs (jour et nuit), le nombre de chauffeurs pourrait atteindre les 160 000.
Le gouvernement a récemment approuvé une hausse des tarifs, de 35 bahts à 40 thb pour le premier kilomètre, avec des augmentations supplémentaires en fonction de la distance parcourue, ce qui reste très bon marché.
Cependant, les chauffeurs de taxi et leurs associations devraient sérieusement tenir compte des remarques des passagers.
Selon le Département des transports terrestres, plus de 85 000 plaintes liées au transport routier à Bangkok ont été déposées auprès de l’agence au cours des neuf derniers mois. Parmi ces plaintes, 31 554 étaient liées aux services de transport public, les taxis étant la principale source de mécontentement en raison du refus de passagers et de la conduite imprudente.
Comme les passagers ont désormais plus d’options de transport, métro, covoiturage, applications, les chauffeurs de taxi devraient améliorer la qualité du service, respecter le code de la route et être honnêtes et polis avec les passagers. La communauté des taxis doit résoudre ces problèmes de manière active en distinguant les bons et les mauvais conducteurs et en supprimant ces derniers.
Non seulement les mauvais chauffeurs de taxi nuisent à l’industrie du taxi, mais ils ternissent également la réputation du pays. Les informations faisant état d’escroqueries aux taxis ciblant les touristes étrangers ont souvent fait la une des journaux étrangers, aggravant le problème. Les coupables ne reçoivent d’ailleurs que des amendes symboliques.
Résoudre le problème des taxis en Thaïlande nécessite le soutien du gouvernement. En effet, les taxis de Bangkok sont plutôt meilleurs que ceux de nombreuses autres villes où règnent des mafias (Pattaya, Phuket et Chiang Mai). Il faudra restructurer le service de taxis afin d’améliorer le comportement des chauffeurs. Les revenus des chauffeurs de taxi doivent être comparables à ceux des autres emplois du secteur des services, ce qui leur permettra de travailler moins de 12 heures par jour.
Cependant, les chauffeurs de taxi et leurs associations doivent cesser de blâmer les autres pour leurs difficultés et plutôt s’adapter aux attentes des passagers.
