
Les mauvaises habitudes alimentaires en Thaïlande posent un sérieux problème pour le système de santé et freinent la croissance économique du pays. Le ministère de la Santé s’inquiète de la consommation excessive d’aliments sucrés, salés et gras par les Thaïlandais, augmentant ainsi le risque de maladies non transmissibles (MNT), telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires chroniques, le diabète et les troubles rénaux.
Une enquête nationale menée en février 2025 auprès de 52 000 participants a révélé des tendances alarmantes. Environ 51 % des personnes interrogées consomment des boissons ou des aliments sucrés, comme des boissons gazeuses, du thé au lait glacé, du café glacé et des jus de fruits, au moins trois fois par semaine. Près de 46 % consomment régulièrement des aliments riches en matières grasses, tels que des fritures, des sautés et des plats de restauration rapide. Environ 50 % consomment des aliments salés comme le som tam (salade de papaye), l’igname (salade épicée) et le larb (salade de viande hachée épicée) au moins trois fois par semaine. La brochette de porc caramélisée apporte sucre, graisse saturée, viande médiocre et cuite jusqu’à contenir des petits morceaux de charbon.
Le Dr Panuwat Panket, du ministère, a souligné que ces habitudes alimentaires sont directement liées à un risque accru de pathologies diverses. Le Dr Adisorn Vatthanasak, également du ministère, a noté un manque de connaissances nutritionnelles chez les Thaïlandais, en particulier concernant les dangers d’une consommation élevée de sodium. Seuls 15 % des participants à l’enquête ont démontré une bonne compréhension des apports sains en sel, et près de 60 % hésitent à demander moins d’assaisonnement au restaurant, même en sachant que cela pourrait nuire à leur santé.
Le ministre de la Santé publique, Somsak Thepsutin, a déclaré que les maladies non transmissibles (MNT) représentent un défi sanitaire et économique majeur pour la Thaïlande. Plus de 33 millions de Thaïlandais vivent avec des MNT, cela entraîne 400 000 décès et plus de 2 millions de nouveaux cas signalés chaque année. L’impact économique est considérable, avec une perte annuelle de plus de 1 000 milliards de bahts, soit environ 9,7 % du PIB, en raison des coûts liés aux MNT.
Pour l’exercice 2024, le Bureau national de sécurité sanitaire a alloué plus de 52 % de son budget de 152,7 milliards de bahts au traitement des MNT. Somsak Thepsutin a souligné que ces maladies sont largement évitables et continuent de peser lourdement sur les individus, les familles et le système de santé. Il a exhorté la population à adopter des habitudes alimentaires plus saines, notamment en réduisant la consommation d’aliments transformés riches en sel, en sucre et en matières grasses, et en augmentant la consommation de fruits et légumes.