
Les Thaïlandais affirment que les célébrités n’ont aucun impact sur leurs décisions d’achat et ne croient pas que les influenceurs utilisent réellement les produits dont ils font la promotion, selon une enquête d’opinion réalisée par l’Institut national d’administration du développement, NIDA, l’institut le plus crédible du royaume.
Le sondage – suite à l’arnaque iCon – a été mené par téléphone les 15 et 16 octobre auprès de 1 310 personnes, de manière professionnelle. Quand on demande quel impact les recommandations de célébrités ont sur leurs décisions d’achat, 42 % des personnes interrogées ont répondu qu’elles n’en avaient cure, 23 % ont déclaré en tenir compte, 19 % reconnaissent un impact modéré.
Lorsqu’on leur a demandé s’ils pensaient que des célébrités ou des influenceurs utilisaient réellement les produits qu’ils promeuvent, les réponses ont été les suivantes : NON pour 53 %, parfois pour 23 %, « seulement le jour de la présentation des produits » pour 21 %, OUI pour 4 %.
Concernant des cadeaux promotionnels ou des réductions. 34 % craignent que les produits soient de mauvaise qualité. 30 % n’y voient que du marketing. 24 % n’achètent pas de tels produits, 20 % pensent que les produits coutent, en réalité, très peu cher. 18 % pensent que les produits approchent de leur DLC. 9 % compareront avec des produits similaires avant d’acheter. 7 % achèteront pour tester les produits. 4 % achèteront s’il s’agit de produits qu’ils utilisent habituellement. 2 % achèteront dans tous les cas.
Qui alerter en cas de fraude ? 25 % répondent, la presse, 23 % la police, 16 % des influenceurs, 16 %, le Bureau de l’Office de Protection du Consommateur (OCPB), 16 % « personne », 2 % un avocat célèbre, 1 %, une ONG, 1 % des politiciens.
Depuis que la première victime présumée a contacté la police le 9 octobre, plus de 4 500 plaintes ont été déposées contre iCon Group, couvrant des pertes combinées de plus de 1,35 million de bahts.
Cela ne représente qu’une petite fraction du réseau de plus de 360 000 vendeurs de l’entreprise, dont des milliers dans les pays voisins. Des personnes au Laos, au Cambodge et au Myanmar se sont manifestées. Elles affirment avoir été trompées par iCon et son système de vente pyramidale.
L’acteur Yuranunt Pamornmontri, l’actrice Pechaya Wattanamontree et l’animateur de télévision Kan Kantathavorn ont déclaré qu’ils n’avaient été embauchés que pour présenter les produits et n’avaient rien à voir avec la direction de l’entreprise. Cependant, des clips vidéo qui circulent sur les réseaux sociaux montrent qu’ils se décrivent comme des dirigeants de l’entreprise. 18 cadres sont sous les verrous.
Warathaphon détenait 75 % des actions, sa mère 21 % et sa petite amie Puncharat Kanokrakthanaporn, qui fait partie des 18 suspects détenus, 4 %.
Son site Web indique qu’iCon Group a été fondé fin 2018 et prétend être la société de commerce électronique la plus rémunératrice de Thaïlande.Les membres qui payaient 250 000 bahts ou plus se voyaient promettre un « revenu passif à vie ». Certaines victimes auraient payé plus d’un million de bahts pour plusieurs comptes. Les vendeurs tentaient d’en recruter d’autres dans l’espoir de gagner plus d’argent et d’obtenir des récompenses, telles que des voitures de luxe et des voyages à l’étranger. Ces personnes, victimes et coupables, risquent d’être accusées des mêmes délits que les 18 principaux suspects.
Warathaphon a déclaré la semaine dernière que son entreprise comptait 368 257 membres. Dont 285 833 sont des « distributeurs » qui ont payé chacun 2 500 bahts, 43 976 sont des « superviseurs » qui ont payé 25 000 bahts, 6 476 sont des « mini-revendeurs » qui ont payé 50 000 bahts et 31 972 sont des « revendeurs » qui ont payé 250 000 bahts. Sur la base de ces chiffres, iCon a gagné plus de 10,1 milliards de bahts grâce à ce seul programme.
Ces membres étaient également tenus d’effectuer des paiements occasionnels pour que l’entreprise « achète des publicités » sur les réseaux sociaux en leur nom, soi-disant pour augmenter leurs ventes. Cependant, de nombreux plaignants ont déclaré douter que leur argent soit utilisé à cette fin.
L’entreprise a vraiment explosé en 2021, en pleine pandémie. Ses revenus ont grimpé à 4,9 milliards de bahts avec un bénéfice net de 813 millions. L’année suivante, les revenus sont tombés à 3 milliards de bahts et le bénéfice net à 188 millions.L’année dernière a connu une nouvelle baisse, avec un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de bahts et un bénéfice net de 19 millions de bahts.
iCon a prêté 413 millions de bahts à des « personnes liées à l’entreprise » à un taux d’intérêt de 0,5 % par an, en 2022. Beaucoup de Thaïlandais pensent que des fonctionnaires corrompus sont en partie responsables de la croissance exponentielle d’iCon Group. Des clips audio diffusés par les médias suggèrent que des pots-de-vin ont été versés à des fonctionnaires et à des hommes politiques pour contribuer à éviter des problèmes juridiques.