
Le stock de Tid.
Un sondage réalisé par l’Université Mahidol révèle que la majorité des Thaïlandais soutiennent une proposition visant à couper l’approvisionnement en électricité aux zones du Myanmar où opèrent des gangs de centres d’appels.
L’enquête menée les 31 janvier et 1er février auprès de 1 143 personnes montre que 81,1 % des répondants approuvent cette mesure, tandis que 18,9 % s’y opposent. L’initiative de la commission parlementaire ad hoc, qui, depuis des mois, demande la fin de la fourniture d’électricité aux mafias chinoises, a été commentée par le ministre de l’Intérieur Anutin Charnvirakul, qui a sollicité l’avis de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra et du ministre de la Défense Phumtham Wechayachai. À date, personne en Thaïlande n’ose prendre la décision de « couper le courant » aux gangs chinois. On ne sait pas pourquoi la Thaïlande continue, sur le plan de l’énergie, d’aider les mafias, comme si des enjeux financiers, humanitaires ou diplomatiques empêchaient d’agir.
MàJ, mardi soir, il semble que, devant le tollé national et international et, pour complaire aux autorités chinoises, très pressantes, la Thaïlande va couper l’électricité.
En outre, 85,7 % des participants soutiennent le plan d’Anutin pour renforcer la sécurité le long de la frontière, contre 14,3 % qui s’y opposent. Les répondants ont également exprimé leurs opinions sur les mesures supplémentaires à prendre : 55,3 % estiment que couper l’électricité pourrait perturber efficacement les activités criminelles, 52,8 % suggèrent une coopération accrue avec les pays voisins et l’utilisation d’outils informatiques, 44,4 % appellent à une meilleure coordination des agences gouvernementales, et 43,9 % proposent la création d’une agence spéciale pour surveiller la consommation d’électricité dans les zones suspectes. Seuls 13,7 % craignent que cette mesure n’affecte négativement les Thaïlandais et les entreprises frontalières.
Par ailleurs, une ressortissante de Hong Kong de 31 ans a été sauvée par l’armée et la police thaïlandaises d’un gang chinois opérant au Myanmar. L’opération de sauvetage a eu lieu près de la frontière, suite à une alerte indiquant que des citoyens de Hong Kong étaient contraints de travailler illégalement pour des gangs de centres d’appels et de jeux en ligne. La coordination avec l’armée démocratique bouddhiste Karen (DKBA) a permis de ramener la victime en Thaïlande en toute sécurité, et elle sera bientôt renvoyée à Hong Kong.
Enfin, à Tak, les forces de sécurité ont arrêté un homme et saisi une grande quantité d’appareils électroniques liés à un gang d’appels dans le district de Mae Ramat. Lors d’un contrôle de routine à la frontière, les autorités ont découvert 1 251 téléphones mobiles, 274 cartes SIM et 19 ordinateurs dans un pickup. Le conducteur, un Thaïlandais de 45 ans nommé Tid, a avoué avoir été payé pour transporter ces articles de la rivière Moei à un lieu de livraison pour un contact au Cambodge. L’enquête a révélé que ces appareils appartenaient à un gang basé au Myanmar. Tid est maintenant en garde à vue pour un interrogatoire plus poussé.