
La police provinciale 2 et la National Broadcasting and Telecommunication Commission (NBTC ou régulateur) ont lancé lundi une opération pour couper les fournitures de télécommunications aux mafias chinoises qui gèrent des centres d’appel à Poipet, au Cambodge.
L’opération a été menée dans trois zones de la province de Sa Kaeo, en Thaïlande : une gare d’Aranyaprathet, un poteau téléphonique derrière le marché Benjawan dans le sous-district de Pa Rai, et un autre poteau téléphonique dans le sous-district de Ban Khok Sawang, de Tha Kham.
Le chef de la police provinciale, le lieutenant-général Pol Lt Genyingyos Thepjumnong, a déclaré que l’opération faisait suite à une enquête révélant que des gangs installés à Poipet utilisaient des connexions Internet et des signaux téléphoniques thaïlandais.
Les mafias avaient installé des boîtes SIM à la frontière cambodgienne pour accéder aux services de télécommunications, a-t-il expliqué.
Les autorités se concentrent sur la coupure des signaux de télécommunications fournis par des entreprises internationales de circuits de location privés (IPLC) qui desservent des dizaines de clients au Cambodge. Ceci est considéré comme une violation de contrat car les signaux de télécommunications sont utilisés pour commettre des crimes, a-t-il ajouté.
L’IPLC, ou International Private Leased Circuit, est une ligne de communication privée point à point utilisée par les entreprises pour connecter leurs bureaux géographiquement dispersés à travers le monde. Cela permet des échanges de données, de voix et de vidéos sécurisés et fiables entre ces bureaux.
Le secrétaire général de la NBTC, Trairat Viriyasirikul, a affirmé que les responsables ont supprimé des poteaux téléphoniques pour garantir que seules les personnes physiquement en Thaïlande y ont accès. « Nous tenons à confirmer que l’élimination de ces poteaux ne perturbera pas l’utilisation téléphonique des Thaïlandais. », a-t-il précisé.
Par ailleurs, le poste de police de Khlong Luek a secouru dimanche quatre Thaïlandais attirés par des gangs des centres d’appel pour travailler à Poipet, dont trois natifs de Krabi et un de Prachin Buri.
L’une des victimes a expliqué qu’un parent l’avait attirée à Bangkok pour y travailler. Elle est restée une nuit à Bangkok, puis a été transférée dans un hôtel du district d’Aranyaprathet pendant deux nuits avant d’être secourue. Pendant son séjour, le « parent » lui a demandé d’ouvrir un compte bancaire pour recevoir un paiement de 5 000 bahts. La victime a déclaré qu’elle avait été secourue par la police après avoir envoyé sa localisation à son fils.