
Manifestation de royalistes radicalisés à ce sujet, mardi. On reconnait le même genre de personnes qu'en 2013 / 2014 lorsque les royalistes avaient incité Prayuth à fomenter son coup d'État. Les manifestants ont maintenant 11 ans de plus.
Le parti d’opposition Palang Pracharath (PPRP) pro-armée demande à la Première ministre Paetongtarn Shinawatra de révoquer un protocole d’accord de 2001 entre la Thaïlande et le Cambodge sur le développement conjoint des ressources pétrolières et gazières dans une zone contestée du golfe de Thaïlande. Le PPRP craint que cet accord ne conduise à une perte territoriale pour la Thaïlande, notamment l’île de Koh Kut. Le député Thirachai Phuvanatnaranubala a exprimé son opposition à l’utilisation de ce protocole comme cadre pour les discussions, le qualifiant d’illégal.
Des militants prévoient des manifestations à Bangkok et à Trat pour demander au gouvernement de clarifier sa position sur le conflit territorial imaginaire entre la Thaïlande et le Cambodge concernant l’île de Koh Kut. Pichit Chaimongkol, leader du « Réseau des étudiants et du peuple réformant la Thaïlande » (extrême droite), a annoncé un rassemblement devant le Siège du Gouvernement pour s’opposer à toute tentative de céder Koh Kut au Cambodge. Un autre groupe tiendra un rassemblement à Trat pour informer le public.
Le protocole d’accord de 2001 sur la zone de chevauchement territoriale (OCA) dans le golfe de Thaïlande n’est pas contraignant et ne comporte pas de clause négative pour la Thaïlande, selon le gouvernement, qui affirme que la Thaïlande ne peut pas révoquer le protocole d’accord et qui assure que l’île de Koh Kut appartient à la Thaïlande.
Noppadon Pattama, ancien ministre des Affaires étrangères, a affirmé que l’île de Koh Kut restera un territoire thaïlandais en vertu du traité de 1907 entre la France et le Siam. Le protocole d’accord fournit simplement un cadre pour les négociations sur les eaux territoriales contestées. Les négociations doivent être menées par le Comité ad hoc. Noppadon a mis en garde contre l’instrumentalisation des questions territoriales à des fins politiques, rappelant les troubles autour du temple de Preah Vihear en 2011. Il a souligné que le nationalisme extrême a nui à l’intégrité territoriale de la Thaïlande et à ses relations avec le Cambodge, entraînant des affrontements frontaliers et des morts. À chaque fois que la Thaïlande veut en découdre avec la Cour Internationale de Justice ou avec le Cambodge, cela se retourne contre elle, car les exigences des nationalistes radicalisés sont sans fondement.
Le chef du district de Ko Kut, Pairat Soisaeng, a demandé aux nationalistes de ne pas exagérer cette histoire, afin de ne pas nuire au tourisme sur l’île. Pairat s’est également opposé aux projets des militants nationalistes d’organiser des rassemblements sur l’île pour « protéger » sa souveraineté. Pairat a rappelé que 300 000 touristes visitent l’île chaque année, générant des revenus substantiels pour la province de Trat. Pourtant, un groupe de nationalistes radicalisés a prévu de manifester à Trat le 9 novembre.
L’amiral Jirapol Wongwit, chef de la Marine royale thaïlandaise, a visité Koh Kut pour rassurer les Thaïlandais sur le fait que la marine protège pleinement le territoire souverain. Il a souligné l’engagement de la marine à maintenir la sécurité et à sauvegarder les frontières maritimes du pays. Jirapol a également affirmé qu’il n’y a pas de conflit avec le Cambodge concernant les eaux territoriales qui se chevauchent (OCA) et que les discussions sur le partage des ressources sont menées par des responsables gouvernementaux. Le gouvernement a assuré qu’aucune négociation n’était en cours et que Koh Kut est reconnu comme territoire thaïlandais selon le traité Siam-France. Le Cambodge ne revendique pas l’ile.
Régulièrement, des nationalistes radicaux thaïlandais mettent de l’huile sur le feu entre leur pays et le Cambodge, ce qui pousse les gouvernements à surréagir. Ils pratiquent la provocation contre les Cambodgiens, ce qui, in fine, se retourne contre eux et contre la Thaïlande. La question est de savoir ce que veut le PPRP dont le leader, Prawit, rêve toujours de devenir Premier ministre malgré son grand âge et sa condition physique moyenne.
Les partenaires de la coalition au pouvoir ont convenu de poursuivre les négociations avec le gouvernement cambodgien de la zone de chevauchement des eaux territoriales (OCA) qui dispose de réserves de pétrole et de gaz d’une valeur de 400 milliards de dollars.