
Le 20 août 2025, le tribunal municipal de Bangkok Nord a condamné deux médecins thaïlandais à des peines de prison pour négligence médicale grave. Le principal accusé, Thunpaphat Poonyaphatworrachote (anciennement Chatree Promchot), a écopé de six mois de prison, tandis que son associée, Penlada, a été condamnée à trois mois. Ces peines font suite à une opération de chirurgie esthétique réalisée en 2019 dans leur clinique du district de Huai Khwang, qui a plongé une jeune femme dans le coma.
La victime, Chayapha “Ning” Hirunyanit, alors âgée de 27 ans, avait subi une intervention au visage et aux yeux. Peu après l’opération, elle a été transférée en urgence dans un hôpital privé, victime d’un choc sévère, vraisemblablement causé par une surdose d’anesthésiant. Depuis, elle est maintenue dans un état inconscient, sans amélioration notable.
Les frais médicaux dépassent aujourd’hui les 10 millions de bahts, une somme que sa famille ne peut assumer. Le frère de la victime, Apiphu Hirunyanit, avait réclamé 29 millions de bahts de compensation au chirurgien, sans réponse. Pire encore, l’hôpital a intenté une action en justice contre la famille pour non-paiement des soins, poussant Apiphu à solliciter l’aide d’un influenceur local, Guntouch “Gun” Pongpaiboonwet, pour médiatiser l’affaire.
Le médecin mis en cause a depuis changé d’identité et rebaptisé sa clinique, ce qui a compliqué les démarches judiciaires. Aucun nouveau détail n’a été communiqué sur l’état de santé de Ning, mais sa famille continue de se battre pour obtenir justice et couvrir les frais médicaux.
Cette affaire s’inscrit dans une série de scandales liés à la chirurgie esthétique en Thaïlande. Plusieurs femmes ont récemment dénoncé des interventions ratées dans des cliniques de Bangkok, notamment des infections après des rhinoplasties, des saignements excessifs après des chirurgies de fossettes, et des résultats déformants après des liftings par fils.
Ces incidents soulèvent des questions sur la régulation du secteur esthétique en Thaïlande, où la demande croissante pour des interventions à bas coût attire parfois des praticiens peu qualifiés. Le cas de Ning Hirunyanit pourrait devenir emblématique d’un besoin urgent de réforme et de surveillance renforcée dans ce domaine.