
L’ancien directeur général du Département des parcs nationaux, de la faune et de la flore (DNP), Ratchada Suriyakul Na Ayutthaya, fait désormais face à plusieurs chefs d’accusation de corruption et de pots-de-vin. La Commission nationale anticorruption (NACC) a conclu qu’il avait exigé des paiements de la part de fonctionnaires placés sous son autorité, en échange d’éviter des mutations ou des sanctions administratives. L’affaire a été transmise au Bureau du procureur général pour poursuites pénales, tandis que des mesures disciplinaires sont engagées.
Ratchada avait été arrêté en décembre 2022 par la Division anticorruption de la police. Les enquêteurs avaient saisi 98 000 bahts en liquide lors de l’interpellation et découvert 4,84 millions de bahts supplémentaires dans son bureau. L’intéressé a nié toute responsabilité, affirmant qu’une enveloppe avait été déposée « à l’insu de son plein gré ».
Les investigations ont révélé qu’il imposait des « frais administratifs » allant de 18,5 à 30 % sur les budgets de plusieurs unités, notamment la protection des forêts et la lutte contre les incendies. Les agents qui refusaient de payer étaient mutés vers des postes reculés. Chaiwat Limlikitaksorn, ancien responsable du parc national de Kaeng Krachan, a dénoncé ces pratiques de représailles.
La NACC a également mis au jour des irrégularités dans les appels d’offres de l’antenne régionale de Surat Thani. En 2022, des contrats ont été attribués pour 161 700 plants de mangrove, ainsi que pour des travaux de main-d’œuvre et d’entretien totalisant plus d’1,2 million de bahts. Les bénéficiaires n’avaient souvent aucune expertise, les projets étaient incomplets et les paiements versés malgré l’absence de résultats. Des rétrocommissions auraient été partagées entre plusieurs responsables, dont le directeur du parc de l’archipel de Chumphon et celui de la division de réhabilitation des zones protégées. Des proches d’officiels et la société Romkongkang Limited Partnership sont également impliqués.
La NACC estime que Ratchada et ses associés ont violé plusieurs articles du Code pénal thaïlandais et de la loi anticorruption de 2018. Tous les dossiers ont été transmis au procureur général. Le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement a été chargé de récupérer les pertes financières liées aux malversations.
Cette affaire illustre la volonté affichée du gouvernement thaïlandais de renforcer la lutte contre la corruption au sein des hautes sphères administratives, en particulier dans la gestion des ressources naturelles, un secteur stratégique pour le pays.
Le scandale le plus retentissant dans les parcs nationaux concerne la revente multiple de billets d’entrée, utilisés plusieurs fois durant la même journée. L’instauration d’un système informatisé a probablement réduit ces pratiques, mais guides, bateliers et certains fonctionnaires continuent de faire preuve d’une grande inventivité pour contourner les règles.



