
Le comité spécial en charge du projet de complexes de divertissement a désigné Bangkok, Chon Buri, Chiang Mai et Phuket comme lieux d’implantations. Ce projet de 500 milliards de bahts vise à attirer 50 millions de visiteurs par an et à générer 40 000 emplois, grâce à des complexes intégrant hôtels, centres commerciaux, parcs d’attractions et un petit espace (moins de 10 %) pour des casinos. Bien que des investisseurs internationaux soient intéressés, le projet suscite des critiques citoyennes, notamment sur l’impact des casinos. Une consultation publique est en cours, et des groupes opposés aux jeux d’argent ont dénoncé des lacunes réglementaires concernant la lutte contre le jeu chez les jeunes et le risque de blanchiment d’argent. La loi est en révision pour intégrer ces préoccupations.
Le projet gouvernemental a suscité une opposition croissante contre l’administration Pheu Thai. Les militants antigouvernementaux, ultras conservateurs, manifestent déjà sur diverses questions, notamment le traitement privilégié présumé de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra « emprisonné » dans le luxueux hôpital de la police. Ils s’opposent également à un protocole d’accord avec le Cambodge sur des revendications d’eaux territoriales.
Bien que ces manifestations aient été annulées suite à une décision de justice, elles ont repris en raison de l’examen imminent du projet de loi sur les complexes de divertissement par le cabinet. Le projet de loi a été retardé pour recueillir les réactions du public, mais les groupes de protestation ont ajouté la légalisation des jeux d’argent en ligne, de type paris sportifs, à leur liste de griefs.
Jatuporn Prompan, un leader antigouvernemental, a déclaré que des groupes s’opposent à la légalisation des jeux d’argent et intensifient leur campagne. Ils s’inquiètent d’une légalisation par décret. Les exigences d’épargne minimale à 50 millions de bahts pour les joueurs thaïlandais ont également été critiquées.
Le vice-ministre des Finances, Julapun Amornvivat, a initialement proposé que les joueurs thaïlandais présentent une preuve de paiement de l’impôt sur le revenu, mais a ensuite rétabli l’exigence de 50 millions de bahts sur recommandation du Conseil d’État. Les groupes de protestation continuent de manifester chaque mardi jusqu’à ce que le projet de loi soit clarifié.
Plusieurs observateurs pensent que la question du casino pourrait devenir un tournant politique majeur si le gouvernement ignore l’opinion de la population plutôt hostile. La coalition au pouvoir pourrait en souffrir. La population semble sincèrement opposée au projet et non pour suivre les ultras conservateurs. Cependant, une convergence des luttes pourrait s’avérer fatale soit au projet soit au gouvernement.
Chittawan Chanagul, chercheuse sur les questions de jeu, a appelé à un référendum pour décider du sort du projet, soulignant l’importance de respecter l’opinion publique.
Thanakorn Khomkrit, de la Stop Gambling Foundation, a déclaré que la fondation s’oppose au projet de loi et souhaite son abandon total. Bien que des révisions aient été apportées, des préoccupations subsistent concernant le blanchiment d’argent et la corruption. La fondation craint que le projet n’aggrave les problèmes sociaux et économiques existants.