
La carte, pourtant publiée par un média thaïlandais montre que Chong Bok en au Cambodge.
Le gouvernement thaïlandais a publié une déclaration le 4 juin affirmant son engagement envers une résolution pacifique du conflit frontalier avec le Cambodge. Après un affrontement à Chong Bok le 28 mai, les deux pays ont mené des consultations à haut niveau et convenu d’utiliser les mécanismes bilatéraux existants, notamment le Joint Border Committee (JBC), dont la prochaine réunion est prévue le 14 juin.
La Thaïlande insiste sur la protection de sa souveraineté tout en privilégiant la négociation, conformément au droit international et aux accords bilatéraux, tels que le protocole d’accord de 2000. Le gouvernement assure que la situation reste calme et encourage la coopération pour éviter toute escalade, en mettant l’accent sur la communication avec les citoyens et la stabilité régionale au sein de l’ASEAN.
Le récent affrontement entre les troupes cambodgiennes et thaïlandaises à la frontière de Mom Bei le 28 mai a ravivé les tensions historiques entre les deux pays, entraînant la mort d’un soldat cambodgien. Face à cette escalade, des diplomates de l’Union européenne et d’Indonésie ont exhorté l’ASEAN à renforcer ses mécanismes de résolution des conflits pour éviter de futures crises.
Le Cambodge accuse la Thaïlande d’avoir initié l’affrontement et demande une enquête approfondie, tandis que le Premier ministre Hun Manet envisage de porter l’affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ), avec ou sans l’accord de la Thaïlande. Le président du Sénat, Hun Sen, a mis en garde contre le risque d’un conflit prolongé similaire à celui de Gaza si la CIJ ne parvient pas à résoudre la dispute.
L’ambassadeur de l’UE au Cambodge, Igor Driesmans, a exprimé ses condoléances et salué les efforts de désescalade, tout en soulignant que l’intégration régionale pourrait favoriser une paix durable, à l’image de l’Union européenne. De son côté, l’ambassadeur d’Indonésie à Phnom Penh, Santo Darmosumarto, a insisté sur l’importance des négociations bilatérales et du soutien mutuel au sein de l’ASEAN.
Ce conflit rappelle les affrontements de 2008-2011 autour du temple de Preah Vihear, qui avait conduit à une intervention de la CIJ et à une démilitarisation de la zone contestée. Malgré une relative stabilité depuis 2013, cet incident souligne la nécessité d’un cadre diplomatique renforcé pour prévenir de nouvelles escalades.
Le ministre thaïlandais de la Défense, Phumtham Wechayachai, a réaffirmé l’engagement de son pays envers une résolution pacifique, tout en maintenant une posture défensive mesurée. Il a nié les rumeurs de réaffectation du commandant militaire de la région Boonsin Padklang et prévoit de visiter les troupes le 4 juin.
Il a cependant déclaré « Ce qui est important ici, c’est que le recours à la force ou à la guerre ne soit envisagé qu’en dernier recours ». Cette référence à la guerre est un mauvais signal, car il est fort peu probable que le JBC arrive à une conclusion alors qu’il échoue, dans ce domaine, depuis des décennies.
D’ailleurs, es gouverneurs d’Ubon Ratchathani et de Si Sa Ket ont convoqué des réunions pour préparer l’évacuation des villages frontaliers en cas d’escalade des tensions avec le Cambodge. Le ministre de l’Intérieur, Anutin Charnvirakul, a ordonné un renforcement de la sécurité et insisté sur la protection des civils. Les deux provinces restent en état d’alerte maximale.
Les réseaux sociaux montrent que beaucoup d’habitants des deux pays veulent en découdre.