
Thai PBS et l’Association des journalistes thaïlandais (TJA) exigent que le chef du parti Palang Pracharath, le général Prawit Wongsuwan, assume la responsabilité de ses tentatives d’intimidation contre une journaliste de ThaiPBS, l’agence nationale de presse.
Le général Prawit, qui veut devenir Premier ministre de Thaïlande, s’est énervé tout seul, lorsqu’une journaliste connue pour son professionnalisme, Duangthip Yiamphop, lui a demandé sur un ton badin s’il avait regardé l’élection de la chef du parti Pheu Thai, Paetongtarn Shinawatra, comme 31e Premier ministre thaïlandais, à la télévision. En effet, Prawit ne s’est pas rendu à l’assemblée vendredi.
Dans les vidéos sous plusieurs angles que nous avons postées sur X et que les Thaïlandais partagent allègrement,, on voit le général Prawit utiliser sa main pour frapper et / ou tirer les cheveux de Duangthip.
ThaiPBS a publié un communiqué affirmant qu’il était clair que la journaliste accomplissait son travail sans aucune animosité et que l’agression physique était inacceptable. L’incident a choqué Duangthip et ses collègues. La chaîne a donc appelé le général Prawit à assumer ses responsabilités.
Parallèlement, le communiqué de la TJA a condamné l’acte du général Prawit, le qualifiant d’intimidation contre la liberté d’expression des journalistes, et a exigé que l’ancien vice-Premier ministre assume la responsabilité de son comportement inexcusable. La TJA rappelle que la colère peut nuire encore plus à l’agresseur qu’à l’agressé.
Prawit avait choisi de ne pas assister à l’élection de Paetongtarn car il aurait aimé être à sa place et a plutôt choisi de rencontrer des athlètes thaïlandais qui viennent de rentrer des J.O. de Paris. A la fin de l’événement, de nombreux journalistes ont approché Prawit pour poser des question sur les JO et sur Paetongtarn dans un style amical, respectueux et poli comme c’est l’habitude en Thaïlande.
Tout soudain, Au lieu de répondre, Prawit s’est déchaîné contre Duangthip. « Quoi? Quoi? Que demandez-vous ? Demander à qui ? ». a-t-il vociféré et Il a clairement agressé la journaliste. Ses gardes du corps l’ont rapidement exfiltré vers la voiture. Prawit a encore crié avant de partir. « Que demandais-tu ? Je n’ai pas entendu. » La journaliste a répété sa question mais Prawit n’a toujours pas répondu et a continué de crier.
L’absence de Prawit à l’assemblée ce vendredi pourrait être liée à un conflit entre Thaksin et lui par partis interposés. Mais même au sein de son Palang Pracharath, la bataille fait rage. Prawit qui obtenu la peau de Srettha grâce à 40 de ses très proches anciens sénateurs voulait récupérer le fauteuil de premier ministre avant de mourir. Il faisait encore partie vendredi de la liste des prétendants. A 79 ans, quasi impotent et ne sachant plus se maîtriser, c’est évidemment trop tard et il a sans doute du mal à ce faire à l’idée que sa carrière est derrière lui. Prawit faisait partie de la « junte Prayut » qui a fomenté un coup d’état en 2014, en tant que numéro 2.
L’agression de Prawit pourrait avoir de graves conséquences si la journaliste porte plainte à la police, ce qui ne semble pas à l’ordre du jour.
Le député du Parti populaire, Parit Wacharasindhu, a condamné le général Prawit et a souligné que cet acte ne constitue pas seulement une agression physique – quelque chose qui ne devrait jamais se produire entre individus – mais aussi une grave menace à la liberté de la presse, essentielle à la démocratie. Il a expliqué qu’un tel comportement porte atteinte au sentiment de sécurité des journalistes lorsqu’ils posent des questions au nom du public, en particulier si ces questions sont gênantes.
Le général Prawit Wongsuwan a appelé pour s’excuser auprès de Duangthip. Il a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de lui faire du mal et qu’il plaisantait simplement, comme il l’a déjà fait avec des journalistes qu’il connaît depuis longtemps. Mais les vidéos montrent une véritable « mandale ».
Thapanee « Yam » Eadsrichai, une journaliste très célèbre en Thaïlande, a réfuté l’explication du vieillard, affirmant que ce n’était clairement pas une plaisanterie. Il suffit de regarder le faciès hargneux de Prawit pour savoir qu’il avait bien l’intention de faire mal. Thapanee a souligné que la gifle était clairement sa réponse à la question. Elle a décrit Duangthip comme une journaliste polie et expérimentée qui couvre depuis longtemps les questions politiques et militaires. Thapanee a conclu qu’une telle agression est inacceptable, quelle que soit la profession ou le sexe. Mais Prawit est un général de l’armée thaïlandaise…