Songphon Thalalum, politicien de Buriram, et d’origine khmère, a déclaré que les Khmers connaissent Kru Kai Kaew en tant que personnage de magie noire et met en garde contre son culte car, une fois commencé, il faudra continuer à nourrir l’esprit ou se résoudre à ce qu’il ne vous dévore.
L’histoire commence, comme un signe ! Une sculpture géante de la célèbre divinité thaïlandaise Kru Kai Kaew ou le grand maître enseignant, a provoqué un embouteillage lorsqu’elle s’est retrouvée coincée sou un pont sous lequel son véhicule passait à Ratchadaphisek, Bangkok. Si les experts connaissaient, les Thaïlandais furent surpris. C’est un humanoïde avec des traits d’oiseau, des ailes sur le dos, des yeux rouges et des serres dorées. Rien à voir avec la sérénité des Bouddha et la bienveillance des divinités habituelles.
La vogue actuelle de la statue remonte à un moine de la province de Lamphang. Le moine avait offert une statue de Kru Kai Kaew, souvent connu sous le nom de Grand Maître Enseignant, à son élève, Thawil Milinthajinda, un chanteur thaïlandais de la vieille école. Thawil, à son tour, l’a transmis à son élève, Suchat Rattanasuk.
Suchat Rattanasuk est reconnu pour avoir établi les premières statues de Kru Kai Kaew en Thaïlande. Traditionnellement, les figurines de la divinité étaient petites, mesurant environ 5 cm. La statue représente initialement une personne accroupie. Cependant, Suchat, par licence créative, a dessiné une image de Kru Kai Kaew et a moulé la première statue debout, ressemblant à une personne âgée, a rapporté KhaoSod. La statue coincée sous le pont était une représentations assise.
Les experts ont trouvé des preuves de ce personnage sur les murs du temple Bayon sous le règne de Jayavarman VII – le premier roi bouddhiste du Cambodge de 1181 à 1220 après JC.
Pour adorer la divinité, les adeptes offrent cinq bâtons d’encens, s’inclinent devant le professeur, puis font un don à Kru Kai Kaew. Les fidèles demandent des bénédictions et expriment leurs désirs. Le chant spécifique accompagnant la prière est relativement habituel : « Namo Tassa Bhagavāto Arahato Sammā Sambuddhassa » (récité trois fois), puis « Maha Kru Kai Kaew Metta Maha Raja Sappaseneha Mama Chittang Piyang Mama ».
En dehors de la Thaïlande, la foi autour de Kru Kai Kaew s’est également propagée jusqu’à Hong Kong. La statue y a acquis une réputation remarquable pour son pouvoir divin en accordant la prospérité, la richesse et le succès. Les habitants de Hong Kong considèrent souvent la divinité comme le dieu de la richesse.
Pour les Thaïlandais, il reste associé à la magie noire khmère donc un peu effrayant. Son culte s’avère très discret. A Bangkok, vous le trouverez au sanctuaire dédié à Ganesh, sur Ratchadphisek. Sans doute le lieu de dévotion le plus extraordinaire de la ville car totalement spontané. Aucun temple, aucun religieux mais des milliers de fidèles chaque jour au carrefour de Huay Kwang.
Et donc on trouve des statues de Kru Kai Kaew dans le petit labyrinthe derrière les statues les plus vénérées.
Nul doute que l’intérêt formidable et soudain autour de Kru Kai Kaew va inciter les Thaïlandais à le prier davantage. Il existe des modes dans ce domaine, comme partout.
Actuellement les Phra Upakut et Sivali beaucoup plus bouddhiques et sympathiques ont la cote. C’est à dire qu’on en trouve de plus en plus et de dimensions de plus en plus gigantesques dans les temples.
