
Le Premier ministre par intérim, Phumtham Wechayachai, a lancé une campagne nationale ambitieuse visant à éradiquer le trafic et la consommation de drogues en Thaïlande en seulement trois mois. Lors d’une réunion avec les gouverneurs, chefs de police et responsables sanitaires, il a fixé un ultimatum clair : les provinces devront présenter des résultats concrets ou voir leurs dirigeants transférés.
Cette politique, baptisée « Pas de drogue, pas de trafiquants », fait suite aux opérations pilotes « Sceller, Arrêter et Sécuriser » menées depuis février dans 14 provinces frontalières. Elle sera désormais déployée à l’échelle du pays, couvrant 878 districts dans les 76 provinces ainsi qu’à Bangkok. L’initiative vise à mobiliser les communautés elles-mêmes pour qu’elles s’approprient la lutte contre les stupéfiants et déclarent leurs zones libres de trafic.
Phumtham a présenté une stratégie en trois volets :
- Prévention et interception, incluant des patrouilles intensives, des inspections rigoureuses des lieux publics et des dispositifs de renseignement local.
- Répression, avec démantèlement des réseaux de trafiquants et arrestations ciblées de revendeurs majeurs.
- Réhabilitation, considérant les consommateurs comme des patients nécessitant un accompagnement médical et social.
Les gouverneurs agiront en chefs d’opération dans leurs régions, épaulés par la police provinciale et les services de santé. Le ministère de l’Intérieur activera également ses leviers au niveau des districts, tambons et villages, avec l’appui de quelque 600 000 volontaires de la protection civile.
À Bangkok, le gouverneur Chadchart Sittipunt s’est engagé publiquement à soutenir la politique nationale. Il a participé à la signature de la « Déclaration de puissance unie », affirmant la mobilisation totale de la capitale contre les stupéfiants. Les autorités locales devront établir des réseaux d’informateurs pour fluidifier les renseignements et renforcer les mécanismes communautaires de gestion des problèmes de drogue.
Le gouvernement insiste sur le rôle central du soutien local et sur les conséquences du non-respect des objectifs. En l’absence de résultats d’ici trois mois, les responsables provinciaux seront relevés de leurs fonctions.
En somme, l’initiative marque un tournant dans la politique antidrogue du royaume, en plaçant les communautés au cœur de l’action et en imposant une obligation de résultat aux autorités locales. Cependant, les observateurs font remarquer que les campagnes gouvernementales contre le trafic de drogue dans le royaume se succèdent sans apporter de résultats probants.