Ce dimanche matin, Paetongtarn et Thaksin. Il se peut que Paetongtarn soit intronisée par le roi dans quelques heures.
Le 17 août, Thaksin Shinawatra, 75 ans, a officiellement achevé sa peine de prison. Il était jusqu’alors en liberté conditionnelle, après avoir obtenu une première grâce royale. Cette fois, aucun passe-droit, son nom figurait parmi les 50 000 prisonniers qui ont bénéficié de la grâce royale à l’occasion du 6e anniversaire du cycle (72 ans) du Roi, le 28 juillet 2024. Le décret accorde des remises de peine à environ 200 000 prisonniers, dont 50 000 seront immédiatement libérés. Parmi les personnes libérées figurent environ 7 500 personnes qui étaient déjà en probation. Initialement prévue pour le 31 août, la libération immédiate de Thaksin est tout à fait légale. Il est toujours sous le coup d’une possible accusation pour crime de lèse majesté.
L’Association thaïlandaise des journalistes audiovisuels et le Conseil thaïlandais de la radiodiffusion demandent une enquête sur « l’éthique » du chef du parti Palang Pracharath, le général Prawit Wongsuwan, 79 ans, à la suite d’un incident survenu vendredi au cours duquel il a agressé une journaliste. Incident déjà largement documenté dans nos colonnes. Les deux associations considèrent que Prawit a violé deux des codes de conduite éthique des parlementaires. Le point 12 (pas d’impolitesse) et le point 13 (pas de menace ou de violence vis à vis de qui que ce soit). Cette notion d’éthique est importante car la « justice » l’a utilisée pour priver Srettha Thavisin de son poste de Premier Ministre.
Paetongtarn Shinawatra ne sera pas intronisée Première Ministre avant 3 semaines. Durant cette période, les rumeurs iront bon train quant à la formation du cabinet. Le portefeuille le plus sensible est celui de la défense. En effet, c’est là que se frottent le pouvoir des politiques élus lors des élections et le régime, c’est à dire l’armée. Un civil a-t-il le droit de mettre son nez dans les affaires opaques des militaires ? C’est le pari qu’avait tenté Sutin Khlungsang, Pheu Thai. Sauvé in-extremis lors du dernier remaniement, il serait, cette fois prié de faire ses valises. S’il est remplacé par un homme plus conciliant avec l’armée, ce sera une nouvelle avancée du régime et donc un recul des citoyens qui ont rejeté l’armée dans les urnes.
Exclu également le ministre des Finances Pheu Thai, Pichai Chunhavajira (un lien avec la manne de 10000 thb ?), le ministre de l’Environnement, PP, Patcharawat Wongsuwan (frère du frappeur de journaliste Prawit). Le secrétaire général de Pheu Thai, Sorawong Thianthong, et celui de Ruam Thai Sang Chart, Ekkanat Prompan, devraient entrer au gouvernement.
La répartition entre les partis de la coalition resterait la même : Pheu Thai, 16 sièges, Bhumjaithai 8, du Palang Pracharath (Prawit) et Ruam Thai Sang Chart (Prayut Chan-o-cha) 4 chacun, le Chart Thai Pattana et Prachachart un chacun.
