
De nombreux jeunes hommes thaïlandais et leurs familles cherchent à éviter la conscription obligatoire en raison de rapports fréquents de maltraitance de la part d’officiers sadiques, mais aussi en raison de la perte de temps qu’occasionne le service militaire. Chaque année, environ 2 milliards de bahts de pots-de-vin sont versés aux officiers pour éviter le service militaire. Le lieutenant-général Taweepool Rimsakorn a proposé une option légale permettant aux jeunes de payer pour éviter la conscription, et de financer ainsi des avantages financiers pour les recrues volontaires.
En Thaïlande, les hommes de 20 ans sont éligibles pour deux ans de service militaire, sauf pour ceux qui suivent un programme de formation spécifique. Le processus de recrutement comprend un examen physique et une loterie. Ceux qui tirent une carte noire sont exemptés, tandis que ceux qui tirent une carte rouge doivent servir. Bien évidemment, de nombreuses familles thaïlandaises paient des pots-de-vin aux officiers pour que leur jeune garçon évite l’enfer de la caserne. Il est même possible pour une famille riche de payer un jeune homme pauvre pour qu’il prenne la place du fils.
Pourtout, l’armée prend toujours prétexte de la corruption des civils pour fomenter ses nombreux coups d’État.
Plusieurs pays, dont la Suisse, le Tadjikistan, l’Arménie, l’Iran et la Turquie, permettent de payer des frais pour éviter la conscription. Les frais varient selon les pays et les niveaux d’éducation, mais peuvent être élevés, rendant ces options principalement accessibles aux familles riches.
Les progressistes et même le Pheu Thai, qui représentent à eux deux 70 % des électeurs thaïlandais, souhaitent la fin de la conscription obligatoire en Thaïlande. Mais l’armée qui, de fait, détient le pouvoir, au moins en ces matières, refuse. La proposition de Taweepool représente une option intermédiaire, mais terriblement injuste.