
La Commission nationale anti-corruption (NACC) thaïlandaise a lancé une enquête sur la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, à la suite d’une conversation téléphonique controversée avec le président du Sénat cambodgien, Hun Sen. La requête, déposée par le président du Sénat thaïlandais, accuse Mme Paetongtarn d’avoir tenu des propos jugés désobligeants envers l’armée thaïlandaise et trop conciliants envers le dirigeant cambodgien. Cette attitude pourrait constituer une violation grave de l’éthique ministérielle, voire de la Constitution, selon les articles 160 et 170.
La NACC a entamé une procédure, ordonnant la transcription et la traduction de l’appel, ainsi que l’interrogatoire de témoins. Si les soupçons se confirment, une commission d’enquête pourrait être mise en place.
La Cour constitutionnelle examinera l’affaire lors de sa réunion prévue le 1er juillet, pour déterminer si le mandat de la Première ministre doit être suspendu ou révoqué. Pour les observateurs, le manque d’éthique est évident et Paetongtarn devrait assez rapidement être démise de ses fonctions.
En parallèle, le Conseil médical de Thaïlande (MCT) a rouvert une enquête sur cinq autres médecins impliqués dans l’hospitalisation controversée de Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre. Ce transfert de la prison à l’hôpital général de la police suscite des soupçons de favoritisme et de manquements à l’éthique médicale.
Cette deuxième enquête, fondée sur de nouveaux éléments, suit une procédure rigoureuse en sept étapes : évaluation initiale par un sous-comité d’éthique, sélection, examen en réunion plénière, décision d’enquête, analyse juridique externe, délibération finale et recours possible devant une commission spéciale ou le tribunal administratif.
Le verdict du MCT est attendu après sa réunion du 2 juillet.
Les deux affaires illustrent la complexité des interactions entre politique, justice et éthique en Thaïlande, et témoignent de la vigilance accrue des institutions à l’égard de figures politiques influentes, en particulier les Shinawatra. La Cour constitutionnelle a refusé de préciser ce qui était « éthique » et ce qui ne l’était pas, se laissant une large marge de manœuvre dans ses décisions.