
Lors du débat de censure, le chef de l’opposition, Natthaphong Ruengpanyawut, a critiqué la Première ministre Paetongtarn Shinawatra pour son incompétence, son manque d’intégrité et sa priorité donnée aux intérêts personnels et familiaux au détriment du bien public. Il a accusé son administration de mauvaise gestion des questions économiques, sociales et environnementales, de nominations inappropriées à des postes clés et d’avoir permis à des membres de sa famille d’influencer les décisions nationales, la qualifiant de « Première ministre marionnette ». Natthaphong affirme que son leadership risquait de causer des dommages irréversibles au pays.
Il a également dénoncé le fait que le gouvernement semble privilégier les intérêts de la famille Shinawatra et de leurs alliés, plutôt que de s’attaquer à des problèmes urgents, comme les inégalités économiques, l’enseignement et la corruption. Il a critiqué l’accent mis sur le retour de Thaksin au détriment des intérêts nationaux, tout en soulignant l’échec des promesses de croissance économique et l’orientation des politiques vers des groupes d’affaires proches du pouvoir. Selon lui, des initiatives comme la distribution de 10 000 bahts et les complexes de divertissement profitent principalement aux alliés du gouvernement, sans apporter de réelle amélioration pour la population.
La Première ministre Paetongtarn Shinawatra a réfuté les accusations d’ingérence dans deux affaires de litige foncier, impliquant Alpine Real Estate et Khao Kradong, pour son propre bénéfice. Elle a affirmé que sa famille avait acquis légalement le « terrain Alpine » lorsqu’elle avait 11 ans et que, maintenant, elle n’était plus cadre de la société propriétaire. Ces déclarations ont été faites en réponse aux allégations de l’opposition lors du débat de censure.
Elle a aussi répondu brièvement aux questions des journalistes, affirmant que le premier jour du débat s’était bien passé avant de partir. Enfin, Paetongtarn a réfuté les accusations de ne pas prendre au sérieux la pollution aux PM2,5, soulignant qu’elle avait sollicité la coopération des pays voisins pour prévenir les brûlis agricoles.
Surachet Pravinvongvuth, député de l’opposition, a accusé le gouvernement de corruption concernant le projet de TGV reliant les aéroports de Don Mueang, Suvarnabhumi et U-Tapao. Il a affirmé que le contrat initial, signé en 2019 entre la SRT et Asia Era One, avait été modifié en faveur du consortium dirigé par le groupe Charoen Pokphand (CP) appartenant à la famille la plus riche de Thaïlande.
En parallèle, Surachet a évoqué une corruption concernant l’extension d’une concession d’autoroute à Bangkok Expressway and Metro. Il a critiqué un projet de construction d’une autoroute à deux niveaux, estimé à 34,8 milliards de bahts, qu’il juge inefficace pour réduire la congestion routière et un gaspillage de fonds publics. Il a également accusé la famille Shinawatra de prolonger la concession de l’autoroute jusqu’en 2057, au-delà de son expiration prévue en 2035, tout en réduisant le péage à 50 bahts par trajet, ce qu’il considère comme une fausse générosité.
Natthacha Boonchaiinsawat, député du Parti populaire, a critiqué l’administration de Paetongtarn pour son inaction face à la prolifération de tilapia à menton noir, une espèce invasive ayant causé des dommages économiques estimés à 26,4 milliards de bahts. Il a accusé le gouvernement de protéger les intérêts de Charoen Pokphand Foods (CPF), appartenant à la famille la plus riche de Thaïlande, qui aurait importé cette espèce en Thaïlande. Il a dénoncé des mesures inefficaces et incohérentes aggravant la situation. Natthacha a également souligné l’impact sur les pisciculteurs et pêcheurs de 19 provinces, tout en demandant une enquête approfondie et des actions concrètes.
Chatchawan Paettayathai, député de l’opposition, a accusé la Première ministre Paetongtarn Shinawatra de corruption présumée liée à un projet visant à légaliser les casinos dans des complexes de divertissement. Il a critiqué ce projet pour son manque de transparence et ses potentielles répercussions sociales, affirmant qu’il favorisait certaines entreprises au détriment du public. Chatchawan a également mis en garde contre les risques de corruption, d’addiction au jeu et de blanchiment d’argent en l’absence de réglementation claire.
En outre, Chatchawan a dénoncé les politiques agricoles du gouvernement, qualifiant de peu réaliste la promesse de tripler les revenus des agriculteurs d’ici 2030. Il a souligné les défis actuels, tels que les faibles prix des récoltes, les coûts de production élevés et les pénuries d’eau, qui aggravent l’endettement des agriculteurs. Il a critiqué la lenteur et l’inefficacité de l’aide gouvernementale, mettant en doute la capacité du gouvernement à tenir ses engagements envers les agriculteurs.
Le débat se poursuit mardi, après avoir duré jusqu’à 2 h 21 dans la nuit de lundi à mardi. Il doit se terminer avant minuit mardi pour qu’un vote puisse avoir lieu mercredi.