LE BHUMJAITHAI, sous la direction de facto de Newin Chidchob, a fait pression sur le Pheu Thai pour remplacer Srettha Thavisin par Paetongtarn Shinawatra comme candidat au poste de Premier ministre, a déclaré une source sûre.
Paetongtarn, fille du patron de facto de Pheu Thai Thaksin Shinawatra, jeune maman néophite, serait plus maléable que Srettha en ce qui concerne la répartition des portefeuilles ministériels selon la source qui ne s’est exprimée que sous couvert d’anonymat.
Paetongtarn et Srettha font partie d’un trio de candidats du Pheu Thai au poste de Premier ministre.
Srettha, connu pour être personnellement associé à Yingluck Shinawatra, également premier ministre déchue, aurait exigé que les ministres de l’actuel gouvernement « tournent » et ne gardent pas leur portefeuille.
De telles conditions ont considérablement mécontenté le camp de Newin qui gère quelques portefeuilles juteux, a déclaré la source.
Cela faisait référence au secrétaire général de Bhumjaithai, Saksayam Chidchob, et au chef de Bhumjaithai, Anutin Charnvirakul, qui dirigeaient respectivement le ministère des Transports et le ministère de la Santé.
Chidchob accusé de malversations est sur la touche pour l’instant mais espère bien retrouver son portefeuille et les énormes bénéfices qui en découlent.
Il reste à voir si les «camps des oncles putschistes» feront partie du gouvernement de coalition dirigé par le Pheu Thai et réclameraient leur part du gâteau.
De toute façon, Les sénateurs sont toujours divisés sur l’opportunité de soutenir Srettha Thavisin, lors du prochain vote du Premier ministre au Parlement.
Senateur Seree Suwanpanont a déclaré que les 250 sénateurs doivent vérifier les qualifications du candidat et demander comment les promesses électorales du Pheu Thai, telles que le don de 10 000 bahts en « argent numérique », seront financées.
« Les sénateurs veulent entendre Srettha s’expliquer au parlement avant le vote », a déclaré Seree.
Répondant au sénateur Wanchai Sornsiri, qui a affirmé que plus de 90% des sénateurs voteraient pour M. Srettha, Seree a déclaré qu’il ne sait même pas si la moitié le soutiendra.
« Les choses peuvent changer avant le vote », a déclaré Sen Seree. « Si un candidat au poste de Premier ministre ne remplit pas les conditions stipulées par la constitution, la nomination peut être retirée.
Selon le sénateur « agité » Kittisak. « Si les oncles n’obtiennent pas ce qu’ils demandent, les Pheu Thai risquent de ne pas recevoir suffisamment de soutien. Ils essaient de faire pression sur le Pheu Thai pour qu’il s’appuie fortement sur le général Prawit Wongsuwon [le leader du PPRP] parce que le Pheu Thai ne peut plus se tourner vers le parti Move Forward », a-t-il ajouté.
« En ce moment, ceux qui ont le dessus sont le général Prawit et le chef de Bhumjaithai Anutin Charnvirakul », a-t-il déclaré. « Si l’un ou les deux se retirent, la coalition dirigée par le Pheu Thai s’effondrera. « Si le général Prawit ne fait pas partie du gouvernement, les sénateurs qui lui sont proches ne voteront pas pour M. Srettha », a-t-il déclaré.
On le voit, Pheu Thai est totalement pris en otage par Anutin qui veut retourner à son ministère et Prawit qui possède les sénateurs. On voit mal dans ses conditions comment Pheu Thai pourrait changer quoique ce soit en Thaïlande.
Cependant, le United Thai Nation Party (UTN – Prayut) n’a pas encore confirmé s’il rejoindra la coalition Pheu Thai, a indiqué la source.
Pire, certains observateurs pensent que les sénateurs pourraient refuser de voter pour les candidats du Pheu Thai comme premier ministre, penchant vers le camp « conservateur ». Dans ce cas, Anutin Charnvirakul, Bhumjaithai ou Gen Prawit Wongsuwon, Palang Pracharath Party (PPRP) rafleraient la mise.
A ce stade-là, on atteindrait un niveau de Grand Guignol qui réjouirait les observateurs.
Le Pheu Thai compte sur le soutien du Move Forward, visant à sécuriser ses 151 voix en faveur de M. Srettha, pour réduire sa dépendance au Sénat et obtenir le nombre de voix requis. Cependant, on voit mal pourquoi un MF trahi viendrait à la rescousse d’un PT infidèle.
Si les sénateurs choisissent de rejeter le candidat Pheu Thai, après celui du MFP la sphère politique risque de régresser dans l’état préjudiciable de l’ère Prayut.
L’histoire politique de la Thaïlande est marquée par des cas où les partis qui ont remporté les élections ont échoué à obtenir le poste de premier ministre, souvent en raison de l’influence du régime forcément opposé à la démocratie. Le cycle a commencé il y a 66 ans lorsque le parti Sahaphum, dirigé par Sukit Nimmanhemin, a obtenu 44 sièges de député après avoir remporté les élections. Malgré son nombre substantiel de sièges, une ingérence extérieure, notamment l’armée, a conduit l’officier Thanom Kittikachorn au poste de Premier ministre.
Si Pheu Thai n’obtient pas suffisamment de voix, le poste de Premier ministre serait transféré au parti arrivé 3e, Bhumjaithai, avec M. Anutin comme candidat, ou même au 4e parti, le PPRP, avec le général Prawit comme candidat.
Cela retarderait encore le progrès démocratique. Les sénateurs, par nature favorable à l’armée, doivent assumer la responsabilité de leurs décisions et anticiper les conséquences imprévues qui pourraient en découler. Chacun doit imaginer ces conséquences en partant du principe que la réalité dépasse toujours la fiction ou les prévisions.
La Confédération des employeurs thaïlandais (EconThai) souhaite que les partis politiques cessent leur petit jeu ridicule et se concentrent davantage sur les moyens de faire face aux défis économiques sous un nouveau gouvernement.
Tanit Sorat, d’EconThai, s’inquiète du retard pour former un gouvernement. Le pays reste sans gouvernement 3 mois après les élections du 14 mai.
M. Tanit a appelé les politiciens à ne pas passer trop de temps à se battre pour le pouvoir car l’économie n’a pas encore complètement récupéré. Ils devraient commencer à travailler pour le bien du pays maintenant, a-t-il déclaré.
« L’économie est bloquée pendant la transition vers une nouvelle administration », a déclaré M. Tanit. « La Thaïlande est dans un vide politique dans lequel les gouverneurs provinciaux ne peuvent pas travailler pleinement car ils doivent attendre les politiques du nouveau gouvernement. »
« Si l’allocation budgétaire pour l’exercice 2024 est retardée (et elle le sera), cela entravera la mise en œuvre de certaines politiques économiques », a déclaré Tanit.
L’exercice 2023 se termine le 30 septembre de cette année.
La rareté de l’eau affectera le secteur agricole et affaiblira le pouvoir d’achat des agriculteurs, a-t-il déclaré. De nombreuses banques retardent l’octroi de prêts ou appliquent des critères plus stricts dans un contexte d’endettement élevé.
« C’est une préoccupation majeure pour les PME. De nombreuses PME ont besoin d’emprunter de l’argent pour gérer leur entreprise, mais elles n’ont pas accès aux fonds. Nous pensons que certaines pourraient fermer », a-t-il déclaré.
PITA Limjaroenrat (Move Forward) a reproché au Pheu Thai d’avoir manifestement fait volte-face pour amener « les camps des oncles » dans sa coalition. Pita a déclaré que le Pheu Thai, en tant que noyau de la coalition actuelle, est revenu sur sa parole.
PADIPAT Santipada, Move Forward a annoncé le 13 août qu’il n’allait pas quitté son poste de vice-président de la Chambre comme l’exige la droite puisque MF ne fait plus partie de la coalition.
Un député Bhumjaithai, qui a rejoint la coalition dirigée par Pheu Thai en tant que 2e partenaire, est supposé devenir le 2e vice-président de la Chambre, tandis que le président de la Chambre, Wan Muhamad Noor Matha, restera probablement en poste, son parti Prachachart ayant également été intégré à la coalition.
Le député du Pheu Thai Pichet Chuamuangpan sera probablement promu de 2e vice-président de la Chambre à 1er vice-président à la place de Padipat.
Néanmoins, Padipat pourrait probablement devenir le chef de l’opposition à la place du chef de Move Forward, Pita Limjaroenrat, qui a reçu l’ordre du tribunal de cesser d’exercer ses fonctions de député dans l’attente d’une décision de justice autour de l’affaire iTV..
Arun de Matichon annonce que « l’été s’ra chaud »
