
Un important réseau de sociétés illégales recourant à des prête-noms thaïlandais pour contourner la réglementation commerciale a été démantelé à Phuket. Le Département du développement des entreprises (DBD) a annoncé le 9 mai que le tribunal pénal avait rendu son verdict contre 23 individus et plus de 60 entreprises, les déclarant coupables d’avoir permis un contrôle étranger dissimulé.
Selon Auramon Supthaweethum, directrice générale du DBD, ces sociétés ont violé la loi sur les entreprises étrangères en permettant à des non-ressortissants de détenir des entreprises thaïlandaises. Les responsables – citoyens thaïlandais et sociétés concernées – ont été condamnés à dix ans de prison, réduits de moitié avec un sursis de deux ans, ainsi qu’à une amende de 200 000 bahts et une mise à l’épreuve d’un an. Les entreprises impliquées doivent être dissoutes sous peine d’amendes journalières de 10 000 bahts.
Les investigations ont révélé que ces structures frauduleuses étaient particulièrement actives dans le secteur immobilier de Phuket, où des Thaïlandais servaient d’actionnaires ou administrateurs fictifs pour masquer la participation étrangère, souvent chinoise. Des cabinets d’avocats et d’expertise comptable ont orchestré ces opérations, allant jusqu’à gérer les finances et fournir des conseils juridiques pour contourner les restrictions.
L’impact économique est considérable : ces stratagèmes auraient permis à des investisseurs étrangers de minimiser leurs obligations fiscales et les frais de transfert de terrain, générant jusqu’à 1 milliard de bahts de pertes annuelles pour l’État. Une fois les preuves réunies, l’affaire a été transmise aux autorités compétentes, conduisant à ce jugement historique.
Auramon a mis en garde contre la menace que représentent ces pratiques pour l’économie thaïlandaise, sapant la concurrence équitable et réduisant les recettes publiques. Elle a annoncé la poursuite d’enquêtes similaires dans des provinces stratégiques comme Chon Buri, Chiang Mai et Bangkok, avec des sanctions sévères pour les contrevenants : jusqu’à trois ans de prison, 1 million de bahts d’amende et des pénalités journalières pour les violations prolongées.