
Paetongtarn prête serment en tant que ministre de la Culture jeudi
À la suite de la suspension de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra par la Cour constitutionnelle, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Phumtham Wechayachai, a été nommé Premier ministre par intérim. Suriya Juangroongruangkit n’aura donc été Premier ministre par intérim qu’une seule journée. Cette désignation a été officialisée jeudi lors d’une réunion spéciale du Cabinet, organisée après une cérémonie de prestation de serment à la résidence royale. La réunion a porté sur la répartition des responsabilités dans le nouveau cabinet du gouvernement Paetongtarn II.
La suspension de Paetongtarn découle d’une plainte déposée par des sénateurs, évoquant un comportement contraire à l’éthique lors d’un échange téléphonique controversé avec Hun Sen, président du Sénat cambodgien. Malgré sa nomination récente au poste de ministre de la Culture, la légitimité de Paetongtarn est contestée par une nouvelle pétition, tandis que son père, Thaksin Shinawatra, fait face à un procès pour lèse-majesté et d’autres accusations judiciaires. Il est donc probable qu’elle soit définitivement destituée dans un délai de 1 à 3 mois correspondant au délai que la Cour constitutionnelle s’octroie pour statuer.
Sur le plan politique, le Parti Palang Pracharath (PPRP) soutient que le général Prawit Wongsuwan est toujours éligible pour être candidat au poste de Premier ministre, bien que le parti compte moins de députés que le seuil requis. Prawit, très âgé, en mauvaise santé et qui n’a pas su maintenir la cohésion de son parti souhaiterait devenir Premier ministre avant d’exécuter son dernier tour de piste.
D’autres noms circulent, tels que Pirapan Salirathavibhaga, Prayut Chan-o-cha, Anutin Charnvirakul, Chaikasem Nitisiri ou encore Jurin Laksanawisit.
Le Parti populaire, quant à lui, conditionne son soutien à un nouveau Premier ministre à la mise en place d’un gouvernement provisoire, en vue de réformer la Constitution via une Assemblée constituante. Il plaide également pour la dissolution de la Chambre après le vote du budget 2026 et pour une normalisation des relations avec le Cambodge. Le parti insiste sur le maintien d’un cadre strictement constitutionnel, excluant tout recours à un coup d’État ou à des nominations extraconstitutionnelles.
Alors que la crise politique s’intensifie, Anutin Charnvirakul, leader du Bhumjaithai, rejette toute spéculation sur une éventuelle nomination en tant que Premier ministre temporaire, réaffirmant la position de son parti : Paetongtarn doit soit démissionner, soit dissoudre la Chambre. Le débat reste vif, entre partisans d’un retour aux urnes et défenseurs de la stabilité gouvernementale par intérim, dans un contexte de tensions politiques, judiciaires et diplomatiques persistantes.