
Des insurgés ont mené deux embuscades meurtrières dans les provinces frontalières du sud de la Thaïlande dans la nuit du 27 au 28 avril, causant la mort de deux ou trois volontaires de la défense et blessant grièvement un troisième. Une autre attaque a eu lieu dans la matinée de ce lundi, causant la mort de deux autres soldats. Comme souvent lors d’attaques dans le Grand Sud, les autorités ne parviennent pas à établir et publier des bilans fiables. Selon les médias, le nombre de morts depuis dimanche soir s’élève à 3, 4 ou 5.
Lors du premier incident, survenu à 22h11 dans le district de Yarang, Pattani, des assaillants ont ouvert le feu sur une berline transportant des volontaires, tuant M. Usama Chijai sur place et blessant gravement M. Mosodiq Keera, qui a été hospitalisé à Yala.
Quelques heures plus tard, vers 00h30, une seconde attaque a eu lieu dans le sous-district de Taling Chan, à Bannang Sata, Yala. M. Thirawut Phuttarat, un autre volontaire, a été abattu, et sa voiture incendiée après une attaque contre la base de l’unité de protection locale. Les autorités locales, appuyées par la police et l’armée, enquêtent pour identifier les responsables. Selon Khaosod, un deuxième militaire serait mort à cet endroit.
Les violences ont continué dans la matinée du 28 avril, lorsqu’un engin explosif improvisé a tué deux policiers de la patrouille frontalière et blessé un troisième dans le district de Than Tho, Yala. Les victimes, le sergent-major supérieur Issares Intarapetch et le sergent-chef Monpitak Petchnui, revenaient d’un contrôle médical.
Ces drames s’inscrivent dans une série d’attaques récentes, dont une embuscade le 23 avril à Songkhla, où un novice bouddhiste de 16 ans a été tué et plusieurs autres blessés alors qu’ils quittaient un temple pour collecter l’aumône.
En conséquence, la Thaïlande a reporté son projet de lever la loi martiale dans ses provinces frontalières du sud, a confirmé lundi le vice-Premier ministre et ministre de la Défense Phumtham Wechayachai. « Les récents événements violents nous ont obligés à revoir nos projets », a déclaré Phumtham, ajoutant que les discussions prévues le week-end dernier avaient été reportées pour permettre aux forces de sécurité de gérer la situation.