
Prawit
Le parti au pouvoir, Pheu Thai, va présenter un projet de loi visant à amender la Constitution concernant les normes éthiques attendues des hommes politiques. Le projet de loi définirait clairement quels actes constituent une faute éthique grave, afin d’éviter toute mauvaise interprétation de la constitution de la part des procéduriers et de la Cour Constitutionnelle.
« Comportement considéré comme une violation flagrante de l’éthique. Qu’est-ce que cela signifie? » » demande le ministre du Cabinet du Premier ministre Chusak Sirinil, conseiller juridique du gouvernement. Il a déclaré que le parti Pheu Thai souhaite définir clairement « une faute éthique grave ».
L’ancien Premier ministre Srettha Thavisin a été reconnu coupable de faute éthique grave par la Cour constitutionnelle pour avoir nommé un ancien condamné, Pichit Chuenban, à un poste ministériel, et il a en conséquence été démis de ses fonctions.
Certains procéduriers fanatiques profitent de la définition vague des normes éthiques et utilisent le NACC (commission contre la corruption) et la Commission électorale comme outils pour déposer des plaintes contre leurs opposants politiques, soit pour les discréditer, soit pour ruiner leur carrière politique. La première ministre actuelle Paetongtarn Shinawatra est poursuivie par ces procéduriers dans une douzaine d’affaires parfois grotesques. En l’absence de critère objectif, la suite à donner reste à l’appréciation de la Commission électorale puis de la Cour constitutionnelle qui peut, à tout moment, dissoudre un parti et radier une personne de la vie politique pour des motifs qui, vus de l’extérieur, paraissent étranges.
Prawit Wongsuwon a été accusé d’avoir instrumentalisé les sénateurs qu’il a nommés en tant que putschiste afin qu’ils portent plainte contre le premier ministre Srettha qui a été effectivement démis selon ses vœux. Mais maintenant, l’arroseur est arrosé.
Une plainte pour blanchiment d’argent a été déposée contre l’ancien vice-Premier ministre et chef du Parti Palang Pracharath (PPRP, armée), Prawit , suite à la diffusion d’enregistrements audio controversés . La plainte a été déposée par Prompong Nopparit, du parti Pheu Thai , auprès de l’ Office de lutte contre le blanchiment d’argent (Amlo) le 16 septembre.
Les enregistrements audio ont été diffusés le 11 septembre dernier dans l’émission télévisée Inside Thailand, animée par Danai Ekmahasawat. Dans l’un des clips, on entend un homme dont la voix ressemble beaucoup à celle de Prawit poser des questions sur le versement de l’argent qui lui est dû. L’enregistrement manque cependant de détails précis concernant l’origine ou l’utilisation de l’argent.
Prompong voit là un motif de poursuite contre Prawit en tant que titulaire d’un poste politique ayant servi dans le gouvernement Prayut Chan-o-cha car le paiement évoqué pourrait provenir d’activités illégales. « Amlo devrait retracer l’argent de Prawit ainsi que celui des individus nommés O et Pod, mentionnés dans les enregistrements. »
En réponse à ces allégations, le PPRP a menacé de poursuivre Danai de Inside Thailand.
Force est de constater que les dissolutions de partis peuvent s’avérer efficaces car le Parti du Peuple avatar de Move Forward a perdu un siège de député lors d’élections partielles à Pitsanulok. Cette défaite du PP ou victoire du Pheu Thai peut aussi être attribuée à un état de grâce dont bénéficie le gouvernement à une semaine du début de la distribution de 10000 bahts à des millions de Thaïlandais.