Le président de la Commission électorale (CE) a rejeté les allégations selon lesquelles la commission traînait les pieds dans son enquête sur le parti Bhumjaithai alors qu’elle était si prompte à agir contre le parti Move Forward.
Le président de la Commission, Ittiporn Boonpracong, a déclaré mercredi que les poursuites engagées contre les deux partis étaient fondées sur des dispositions différentes de la loi sur les partis politiques et que leurs délais ne pouvaient donc pas être comparés.
Il a expliqué que l’affaire contre Bhumjaithai était basée sur l’article 93 de la loi sur les partis politiques, tandis que celle contre Move Forward était basée sur l’article 92.
Peu après que la Cour constitutionnelle a statué que Move Forward et Pita Limjaroenrat avaient violé la charte en cherchant à modifier la loi draconienne de lèse-majesté, la CE a voté en faveur de la dissolution du parti.
Cependant, la commission n’a pas encore demandé la dissolution de Bhumjaithai, même si la Cour constitutionnelle a clairement trouvé coupable le comportement de son ancien secrétaire général, Saksayam Chidchob, il y a plusieurs mois.
Le parti Bhumjaithai est partenaire de la coalition au pouvoir.
Le 17 janvier, la Cour constitutionnelle a estimé que Saksayam avait dissimulé ses actions et sa propriété dans Burijarearn Construction Limited Partnership, dans la province de Buri Ram.
Il a été découvert plus tard que Burijarern avait donné de l’argent à Bhumjaithai. Cela déclencha un tollé, les observateurs de la vie politique appelant la CE à dissoudre le parti car, dans un cas clair comme celui-ci, c’est la seule issue possible. De nombreux partis qui avait l’heur de ne pas plaire au régime militaire ont été dissous pour moins que cela depuis 18 ans.
Bien que la CE affirme qu’aucune plainte formelle n’a été déposée contre Bhumjaithai après la décision contre Saksayam, on sait pertinemment que l’ancien député Chuwit Kamolvisit a déposé en 2023 une plainte appelant la CE à vérifier si Bhumjaithai avait reçu illégalement des dons de Saksayam, via prête-noms.
Une source de la CE avait déclaré plus tôt que, puisqu’il n’y avait pas de plainte formelle contre Bhumjaithai, elle avait dû invoquer l’article 93 de la loi sur les partis politiques pour lancer elle-même une enquête. Quant à Move Forward, a indiqué la source, une plainte a été déposée afin que la CE puisse invoquer l’article 92 pour demander sa dissolution.
Mercredi, Ittiporn a déclaré que le secrétaire général de la CE était en train de rassembler des preuves dans l’affaire Bhumjaithai.
« Ces cas sont différents. Dans le cas de Bhumjaithai, la question concerne l’argent et le procès doit être intenté conformément aux dispositions de l’article 93 », a déclaré Ittiporn.
Le 20 mars, le secrétaire général de la CE, Sawaeng Boonmee, a déclaré que la CE ne pouvait pas décider seule si les dons versés à Bhumjaithai étaient illégaux ou non et qu’elle avait besoin d’une décision de justice sur la question.
Le prédécesseur de Move Forward, le Future Forward Party, a été dissous et ses dirigeants bannis de la politique pendant 10 ans parce qu’il avait accepté 191,3 millions de bahts, un prêt, du chef du parti, Thanathorn Juangroongruangkit.
Par ailleurs, La Commission électorale a minimisé l’idée selon laquelle la visite très médiatisée de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra au siège du parti au pouvoir Pheu Thai mardi était une preuve de son influence sur le parti.
À l’heure actuelle, la visite de Thaksin ne peut à elle seule être considérée comme une « domination politique », interdite par les articles 28 et 29 de la loi organique sur les partis politiques, a déclaré mercredi le président de la Commission, Ittiporn Boonpracong.
En vertu de la loi, il est interdit à tous les partis d’être contrôlés ou influencés politiquement par un « extérieur ». Une telle faute pourrait conduire à la dissolution d’un parti. Cependant de nombreux Thaïlandais pensent que Thaksin influence, de facto, le Pheu Thai, en contravention avec la loi.
Ittiporn