
Selon une étude menée par l’université Chulalongkorn, 73 % des Thaïlandais sont exposés à un risque élevé d’escroquerie, et 47 % ont déjà été victimes de fraude financière. Ces chiffres alarmants ont été présentés lors du symposium 2025 de la Banque de Thaïlande sur la finance numérique inclusive et sécurisée.
Les escroqueries par centres d’appel représentent 30 % des cas, mais ce sont les arnaques liées à l’investissement qui causent les pertes les plus importantes, touchant 79 % des victimes. Les personnes les plus ciblées sont les générations Baby Boomers et Gen X, souvent piégées par des appels frauduleux ou des promesses d’investissement. Leur revenu mensuel moyen se situe entre 10 000 et 30 000 bahts.
Les générations Y et Z sont quant à elles davantage victimes d’arnaques liées à l’emploi ou aux achats en ligne, souvent via les réseaux sociaux. Leur revenu mensuel varie de moins de 10 000 bahts à 30 000 bahts.
Après avoir été escroquées, 42 % des victimes ont tenté de contacter directement les fraudeurs, 28 % sont restées silencieuses, et seulement 10 % ont porté plainte. D’autres ont cherché conseil auprès de proches (9 %), bloqué les escrocs (7 %) ou partagé leur expérience sur les réseaux sociaux. La complexité des démarches, le temps requis et la honte expliquent en partie le faible taux de signalement.
À l’échelle régionale, les pertes liées aux fraudes représentent 0,14 % du PIB thaïlandais, contre 0,29 % à Hong Kong et 0,15 % à Singapour. En nombre de cas pour un million d’habitants, la Thaïlande enregistre 5 769 fraudes, derrière Singapour (8 527) et Hong Kong (5 960). Toutefois, les pertes moyennes par cas sont plus faibles en Thaïlande (1 847 dollars), comparées à Hong Kong (26 372 dollars) ou Singapour (15 985 dollars), sans doute en raison de niveaux de vie différents.
Pour la professeure Nualnoi Treerat, au-delà du renforcement de la cybersécurité, il est urgent d’améliorer la culture financière et numérique des citoyens afin de mieux les protéger.