Pichmol Rugrod, Greepeace Thailand, explique ce que fait l’organisation et demande au gouvernement de collaborer
Depuis maintenant six ans, Greenpeace Thaïlande organise non seulement des nettoyages, mais aussi des audits « des marques » dans différentes régions du pays pour sensibiliser aux dangers des plastiques à usage unique.
La Thaïlande est réputée pour ses plages pittoresques. Malheureusement, ses côtes ne sont jamais propres, car le plastique trouve toujours le moyen de s’incruster. Une plage nettoyée un jour est à nouveau sale le lendemain.
Cela montre à quel point la pollution plastique est plus qu’un problème de gestion des déchets. Les communautés qui vivent à proximité des plages doivent faire face à des déchets sans fin. Les grandes marques font porter la responsabilité de la saleté aux consommateurs. C’est injuste.
En collaboration avec des jeunes, des bénévoles et des partenaires, Greenpeace Thaïlande a mené des audits des marques dans les régions du nord, du centre et du sud du pays : Wonnapha Beach dans la province de Chon Buri, Doi Suthep province de Chiang Mai, Laem Son On province de Songkhla, Bang Kachao à Samut Prakan et plage de Chao Lao, Chanthaburi.
En outre, Trash Hero Thailand a également rassemblé des données à Chiang Rai, Koh Samui, Hua Hin, Koh Samet – Rayong et Bangkok.
À ce jour, Greenpeace a collecté 46 929 déchets provenant de 8 209 marques étrangères, 15 247 marques thaïlandaises et 759 marques non identifiées. Les mêmes marques sont partout.
Les cinq marques locales ayant généré le plus de déchets plastiques entre 2018 et 2022 sont : Charoen Pokphand (CP) Group, Dutch Mill, Osotspa, Sermsuk et Singha Corporation, respectivement. Les cinq marques étrangères avec le plus de déchets plastiques sont Coca-Cola, PepsiCo, Nestlé, Unilever et AJE Thai.
Les données collectées et analysées ne sont qu’un aperçu du problème plus vaste en Thaïlande. Mais cela permet d’interpeller ces marques et ces fabricants et d’exiger qu’ils agissent et soient responsables du cycle de vie de leurs produits et de leur impact sur la société et l’environnement.
Ces marques se goinfrent aux dépens des humains et de la planète. Il est maintenant temps pour elles de nettoyer littéralement leurs dégâts. Greenpeace Thaïlande demande également aux marques thaïlandaises de réduire la production de nouveaux plastiques à usage unique car la responsabilité du fabricant s’étend à l’ensemble du cycle de vie du plastique.
Ces marques doivent changer leurs modèles économiques. La substitution des matériaux ne suffit pas. Les fausses solutions telles que la valorisation énergétique des déchets ou le recyclage chimique doivent également être stoppées Pour prévenir le greenwashing des entreprises.
Greenpeace Thaïlande appelle à un changement systémique pour mettre fin à l’ère du plastique. La planète ne peut pas sortir de cette crise par le recyclage.
L’action gouvernementale est cruciale alors que les États ont signé une résolution de l’ONU visant à élaborer un traité international juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique en mars 2022.
Il y a quelques jours à peine, l’avant-projet du Traité mondial sur les plastiques a été publié. Mais les gouvernements doivent aller plus loin et garantir un traité ambitieux qui ferme le robinet des plastiques toxiques.
Greenpeace exige que le Traité réduise la production de plastique d’au moins 75 % pour sauver la planète.
Un jour les plages retrouveront leur état d’origine pour que tout le monde puisse en profiter. Les nettoyages côtiers appartiendront au passé, les gens se rassemblant sur la plage uniquement pour admirer le coucher du soleil.