
Face à une croissance en berne, le gouvernement thaïlandais, dirigé par la coalition Bhumjaithai, injecte 10 milliards de bahts (307 millions de dollars) pour racheter des créances douteuses dès ce mois d’octobre. Objectif : alléger le poids de la dette des ménages, qui atteint un niveau record de 86,8 % du PIB, soit 16,3 trillions de bahts (501 milliards de dollars), l’un des taux les plus élevés d’Asie.
Le ministre des Finances, Ekniti Nitithanprapas, assure que cette opération ne pèsera pas sur les finances de l’État. Elle sera financée par les 26 milliards de bahts restants des précédents fonds de réhabilitation et des déductions de contributions. L’annonce a aussitôt dopé la Bourse, avec une hausse de près de 1 %, la plus forte depuis février.
Le gouvernement veut aussi renforcer la discipline budgétaire pour rassurer les marchés, tout en misant sur les investissements technologiques. Au premier trimestre, la Thaïlande a attiré 90,9 milliards de bahts dans les services cloud et les centres de données, notamment de Microsoft et TikTok. Ce dernier prévoit d’investir 126,8 milliards de bahts dans un service d’hébergement local.
En parallèle, un programme de subventions « co-paiement » de 1,4 milliard de dollars vise à stimuler la consommation. Mais les défis restent nombreux : exportations en baisse, recul du tourisme et baht trop fort. Si rien ne change, la croissance du dernier trimestre pourrait chuter à 0,3 %.
Le gouvernement espère néanmoins atteindre une croissance d’au moins 1 % au quatrième trimestre et dépasser les 2,2 % sur l’année, contre 2,5 % en 2024, un score déjà inférieur à celui des voisins régionaux. Ces annonces interviennent alors que la banque centrale vient de maintenir son taux directeur à 1,50 %, après l’arrivée d’un nouveau gouverneur.