
Les autorités thaïlandaises ont démantelé un réseau sophistiqué de sociétés prête-noms servant à dissimuler la propriété chinoise d’un vaste projet immobilier dans l’est du pays. Cette action fait suite à une série de raids coordonnés.
La Division de répression des crimes économiques (ECD) du Bureau central d’enquête (CIB) a révélé les résultats de l’opération « CIB Nominee Sweep ep.3 », visant quatre entreprises suspectées d’agir comme prête-noms pour des investisseurs chinois. Ces sociétés étaient impliquées dans la construction de condominiums de luxe d’une valeur de 2 milliards de bahts dans la province de Rayong.
Dirigée par le général Thatphum Jaruphat, l’opération a conduit à des poursuites contre cinq dirigeants et actionnaires, ainsi que l’arrestation de plusieurs ressortissants chinois travaillant illégalement sur les chantiers.
Selon le général Thatphum, l’enquête a révélé que ces sociétés avaient acquis 72 rai de terrain (11,5 ha) dans les provinces de Chonburi et de Rayong. Ce foncier servait à la construction de dix immeubles résidentiels de huit étages, comptant plus de 1 821 unités.
Le colonel Wijak Tarom, de l’ECD, a détaillé la manière dont les suspects ont mis en place un réseau complexe de participations croisées entre entreprises pour échapper à la surveillance des autorités. Des représentants chinois ont été recrutés pour superviser la construction, établir une entreprise de production de béton, et embaucher divers ingénieurs et ouvriers.
Les enquêtes financières ont mis en évidence des transferts de fonds provenant d’une société d’investissement chinoise enregistrée à Hong Kong, avec plus de 500 millions de bahts circulant sur les comptes des entreprises impliquées.
Lors des perquisitions effectuées dans trois localités des provinces de Rayong et de Chonburi, la police a saisi sept titres de propriété, 48 livrets de comptes bancaires thaïlandais et chinois contenant 72 millions de bahts, ainsi que divers équipements informatiques et documents financiers.
Le colonel Krit Worathat, également de l’ECD, a précisé que l’affaire se divise en deux volets : le premier concerne les poursuites contre les dirigeants et actionnaires pour violation des lois sur les entreprises étrangères et le foncier. Tous les suspects ont nié les accusations. Le second volet vise les travailleurs étrangers illégaux, qui seront poursuivis par la police locale avant leur expulsion.
La police thaïlandaise envisage de traiter l’affaire comme un crime transnational.