
Prévisions stables pour les pays d'Asie "en développement" pas pour la Thaïlande, en baisse.
Le gouvernement thaïlandais discutera la semaine prochaine de l’objectif d’inflation et de la force du baht avec la banque centrale, a déclaré le ministre des finances Pichai Chunhavajira, alors que le gouvernement fait pression pour une réduction des taux d’intérêt.
Le ministre des Finances Pichai Chunhavajira a exhorté la Banque de Thaïlande (BoT) à aligner sa politique monétaire sur les mesures budgétaires pour soutenir la reprise économique, soulignant pour la énième fois que les taux d’intérêt élevés entravent la croissance. Il a souligné le renforcement rapide du baht, qui a un impact négatif sur les exportateurs. Concernant l’inflation, Pichai a déclaré qu’elle restait inférieure à l’objectif de 1 à 3 % de la BoT, avec un taux sur 8 mois de seulement 0,15 %.
Pichai a rappelé le ralentissement économique prolongé de la Thaïlande et a appelé à une collaboration plus étroite entre la BoT et le gouvernement afin de mieux coordonner les politiques de relance. Le ministère devrait rencontrer la BoT avant la réunion du Comité de politique monétaire du 16 octobre. La BoT voudrait que le gouvernement prennent quelques mesures structurelles comme la formation professionnelle au lieu de tout miser sur une relance artificielle.
Au même moment, la Banque asiatique de développement (BAD) a relevé ses prévisions de croissance 2024 pour les pays en développement d’Asie et du Pacifique (5 % au lieu de 4,9%), mais a abaissé ses prévisions pour la Thaïlande (2,3 % contre 2,6 %).
Les prévisions pour la région pour 2025 restent fixées à 4,9 %. L’inflation devrait baisser à 2,8 % l’année prochaine, contre 3,2 % précédemment.
Les prévisions pour la Thaïlande pour 2025 ont également été revues à la baisse, passant de 3 % à 2,7 %, ce qui est extrêmement faible. La Thaïlande est le seul pays parmi les six pays de l’ASEAN dont les prévisions ont été réduites pour 2024 et 2025.
Cependant, des risques subsistent pour l’économie mondiale, notamment l’aggravation des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, l’instabilité du marché immobilier chinois, les tensions géopolitiques et les effets du changement climatique sur les prix des matières premières.
Les prévisions de croissance de la Chine sont de 4,8 % pour 2024 et de 4,5 % pour 2025. L’Inde devrait connaître une croissance de 7 % en 2024. Les prévisions pour l’Asie du Sud-Est ont été légèrement revues à la baisse à 4,5% en raison d’un affaiblissement des investissements publics et des exportations. L’économie thaïlandaise plombe toute l’ASEAN.
Mais sur le plan des monnaies, le baht caracole, ce qui n’est malheureusement pas une bonne nouvelle. Seul le ringgit malaisien s’est renforcé davantage que le baht thaïlandais, comme s’il y avait une fierté à posséder une devise forte, tandis que le Japon, le Vietnam, les Philippines et même l’Inde ont vu leur monnaie s’affaiblir depuis le début de cette année.
En plus du gouvernement, la chambre de commerce thaïlandaise a exhorté la banque centrale à prendre des mesures pour stabiliser le baht, dont la vigueur récente nuit aux exportations et au tourisme, les principaux moteurs de l’économie. Le baht se situait à 32,71 jeudi, son niveau le plus élevé depuis très longtemps. Il a gagné 13 % par rapport au dollar depuis son niveau le plus bas, en avril.