
La Thaïlande fait face à une crise silencieuse, mais profonde : selon le Thai Health Report 2025, 13,4 millions de citoyens déclarent avoir souffert de troubles mentaux. Le rapport, publié par la Fondation thaïlandaise pour la promotion de la santé (ThaiHealth) et l’Institut de recherche sociale de l’Université Mahidol, met en lumière une vulnérabilité émotionnelle croissante, notamment chez les 45–59 ans, appelés « pré-seniors », qui affichent les niveaux de bonheur les plus faibles du pays.
Ce groupe d’âge, en transition vers la retraite, semble particulièrement exposé à l’isolement, à l’anxiété et à la perte de repères. Mais les jeunes ne sont pas épargnés : les 15–29 ans sont les plus à risque de stress, dépression et pensées suicidaires, en raison de la pression scolaire, des violences familiales, du poids des attentes sociales et du phénomène de « FOMO » (peur de manquer quelque chose) amplifié par les réseaux sociaux.
Le rapport identifie également dix enjeux majeurs de santé publique pour 2025, parmi lesquels les effets sociaux des réformes sur l’alcool, les dangers liés aux cigarettes électroniques, la confusion autour du cannabis médical et les inquiétudes concernant une éventuelle légalisation des casinos.
Un volet spécial est consacré à la chute du taux de natalité, attribuée aux mutations économiques et sociales. En l’absence d’incitations adoptées ailleurs — congés parentaux prolongés, aides financières, services de garde — la tendance ne changera pas. La Thaïlande, comme de nombreux autres pays, doit désormais envisager des politiques centrées sur la qualité de vie, le soutien aux jeunes et l’adaptation à une société vieillissante.