
À Surin, des résidents affluent chaque jour vers une boutique informatique située en face d’un collège pour faire scanner leur iris en échange de cryptomonnaie, malgré les mises en garde sur les risques liés à la protection des données personnelles. Le service, actif depuis près d’un an, attire des participants de tous âges. L’inscription est gratuite, ne nécessite pas de pièce d’identité, et consiste en un unique scan de l’iris suivi d’une reconnaissance faciale via une application mobile pour recevoir des jetons numériques d’une valeur estimée entre 500 et 2 000 bahts.
Les autorités locales et la police ont inspecté les lieux mais n’ont trouvé aucun fondement juridique pour intervenir, faute de plaintes. Le Département de l’administration provinciale a toutefois appelé à la prudence et encouragé les citoyens à signaler tout dommage éventuel.
Les participants affirment que le scan sert à prouver qu’ils sont bien des humains et non des robots. Beaucoup se disent peu préoccupés par la confidentialité de leurs données, tant qu’ils reçoivent une compensation.
Patchara Anuntasilpa, secrétaire permanent du ministère de l’Économie numérique et de la Société (DES), a indiqué que le programme est en cours d’examen par les agences compétentes. Il aurait été lancé par une entreprise thaïlandaise cotée en bourse, en partenariat avec une société internationale, et opère dans plusieurs provinces. Les premières investigations suggèrent que les scans d’iris servent uniquement à générer des codes-barres pour l’échange de jetons, et que les données biométriques seraient supprimées immédiatement après usage.
Suchada Thansap, secrétaire du ministre du DES, a précisé que les jetons sont crédités sur des portefeuilles numériques. Le Centre de surveillance de la protection des données personnelles examine actuellement l’usage réel des données collectées. Le sujet a été abordé en commission parlementaire, et le ministère a demandé à l’entreprise commanditaire de fournir des explications détaillées.
Si la technologie est utilisée à des fins légitimes, elle ne sera pas restreinte. Mais en cas d’atteinte aux droits des citoyens, le ministère suspendra immédiatement le programme. Une décision officielle est attendue dans les prochains jours.
Une première alerte avait été déclenchée en août 2025.



