
Chaque jour, des dizaines de résidents de Surin se pressent devant une boutique informatique située face à un collège. Leur objectif ? Se faire scanner l’iris en échange de cryptomonnaie. Le dispositif, actif depuis près d’un an, attire des curieux de tous âges. L’inscription est gratuite, ne requiert aucun justificatif d’identité, et se limite à un scan de l’iris suivi d’une reconnaissance faciale via une application mobile. En retour, les participants reçoivent des jetons numériques d’une valeur estimée entre 500 et 2 000 bahts.
Malgré les mises en garde sur les risques liés à la protection des données personnelles, aucune plainte officielle n’a été déposée. La police et les autorités locales ont inspecté les lieux sans trouver de motif juridique pour intervenir. Le Département de l’administration provinciale appelle toutefois à la vigilance et invite les citoyens à signaler tout dommage.
Selon Patchara Anuntasilpa, haut responsable du ministère de l’Économie numérique, le programme serait piloté par une entreprise thaïlandaise cotée en bourse, en partenariat avec une société internationale. Les premières investigations indiquent que les scans d’iris génèrent des codes-barres pour l’échange de jetons, et que les données biométriques seraient supprimées après usage. Les jetons sont ensuite crédités sur des portefeuilles numériques.
Mais l’affaire a pris une tournure plus grave. Le 24 octobre, la police cybernétique et la SEC ont lancé l’opération “Dawn Break”, ciblant 109 sites liés à l’échange illégal de WorldCoin (WLD). Deux courtiers ont été arrêtés : l’un à une station-service, l’autre dans un centre commercial. Tous deux échangeaient des jetons contre de l’argent liquide, sans autorisation officielle.
Les participants recevaient 30 jetons WorldCoin, d’une valeur de 28 à 30 bahts chacun, après avoir utilisé des machines ORB. Ces appareils étaient présents dans plusieurs boutiques, où des représentants guidaient les utilisateurs. Si le scan d’iris est légal, l’échange de cryptomonnaie sans licence enfreint les lois financières thaïlandaises.
Le ministère a demandé des explications à l’entreprise commanditaire. Si la technologie respecte les droits des citoyens, elle pourra continuer. Sinon, le programme sera suspendu. Une décision est attendue dans les prochains jours.
Une première alerte avait été déclenchée en août 2025.



