
L’ancien numéro deux de la police nationale, Pol. Gen. Surachate Hakparn, a déposé devant la commission parlementaire chargée de la sécurité nationale des preuves accablantes impliquant plus de 30 policiers, dont des hauts gradés, dans un vaste réseau de corruption lié aux jeux d’argent en ligne.
Ce n’est pas la première fois que Surachate accuse ses anciens collègues, mais la nouveauté ici, c’est qu’il le fait en pleine lumière, à l’Assemblée.
Selon Surachate, des flux financiers suspects ont été dirigés vers la Police Cyber Taskforce (PCT), unité censée lutter contre les plateformes illégales. Certains transferts seraient liés à un député en exercice, et un officier surnommé “Big T” aurait vu des fonds acheminés vers ses proches plus de 100 fois, sans qu’aucune sanction ne soit prise.
L’ex-patron adjoint de la police, évincé en avril 2024 pour “manquements disciplinaires graves” dans une affaire similaire, affirme avoir déjà transmis ces informations au chef actuel de la police, Pol. Gen. Kitrat Phanphet, en août dernier. Faute de réaction, il a décidé de porter l’affaire devant le Parlement, en tant que citoyen et contribuable.
La commission, présidée par le député Rangsiman Rome, enquête désormais sur les liens entre policiers corrompus, figures politiques et circuits financiers opaques. Le volet PCT4, division cyber, est particulièrement visé. Certains transferts auraient transité par des comptes de prête-noms, d’autres directement, rendant toute dénégation difficile.
L’absence de représentants de la police nationale lors des auditions est jugée préoccupante par les parlementaires, qui dénoncent un manque de transparence. Au Siège du Gouvernement, le chef de la police a refusé de commenter, esquivant toute question sur Surachate.
Pour ce dernier, certaines unités auraient été détournées de leur mission pour générer des revenus illicites. Il appelle à une réforme en profondeur pour restaurer la confiance et garantir que la police puisse exercer ses fonctions sans être minée par la corruption.
L’affaire met en lumière des failles structurelles dans l’institution : concentration du pouvoir, contrôle insuffisant et risques d’abus. La commission promet de remonter tous les flux financiers et de convoquer les agents impliqués, dans l’espoir de rétablir l’intégrité du système.



