La sénatrice et son superbe diplôme
La Commission électorale (CE) doit enquêter sur l’éligibilité de la candidate ayant obtenu le plus de voix lors des récentes élections sénatoriales.
Sonthiya Sawatdee, homme politique respecté a demandé, vendredi, à la CE d’enquêter sur les qualifications de la sénatrice Keskamol Pleansamai. Il a affirmé avoir obtenu une copie d’un document utilisé par la sénatrice qui pourrait avoir été falsifié, a-t-il déclaré.
Keskamol a répondu « J’ai obtenu mes diplômes, je ne les ai pas achetés. L’université où j’ai obtenu mon diplôme existe. » Elle prétend avoir étudié dans diverses université dont l’Université de Californie mais L’Université de Californie, dont Keskamol a obtenu un doctorat, n’est pas la même que l’Université de Californie que tout le monde connaît. Elle a obtenu un document d’une « FCE de l’Université de Californie » qui délivre des certificats « équivalents » à des diplômes basés sur les résultats scolaires et professionnels du candidat, et non sur des examens.
Bizarrement, c’est là aussi que le ministre de l’Agriculture, Thamanat Prompow (qui a passé 4 ans dans les prisons australiennes pour trafic de drogue), a obtenu son doctorat. Il a été établi que la thèse de Thamanat avait été délivrée comme une simple « équivalence de diplôme ».
Propriétaire de 4 salons de beauté, la Dr Keskamol a déclaré qu’elle s’était inscrite dans la course au Sénat pour exprimer ses suggestions en tant que spécialiste de la médecine préventive mais elle ne s’est pas présenté dans la catégorie « profession de la santé ».
Par ailleurs, Le SÉNATEUR NOUVELLEMENT ÉLU Premsak Piayura a affirmé le 12 juillet qu’un certain parti politique tentait discrètement de « recruter » un certain nombre de ses collègues pour les « intégrer ».
Sans citer de noms, Premsak a déclaré que parmi les 200 sénateurs nouvellement élus, qui n’ont constitutionnellement pas le droit d’être affilié à des partis politiques, beaucoup ont été persuadés par ce parti de s’aligner sur lui, bien que de manière secrète.
Des intermédiaires ont proposé à certains sénateurs des sommes en espèces sur une base mensuelle, ainsi que des voitures de luxe en échange de leur soutien et de leur vote obéissant aux consignes de ce parti, selon ce sénateur de Khon Kaen.
Premsak a déclaré que certains sénateurs nouvellement élus avaient peut-être déjà accepté de s’aligner secrètement sur le parti en question, tandis que d’autres auraient catégoriquement refusé. Il a déclaré qu’il avait formé un groupe de « sénateurs blancs » censés rester indépendant à l’égard de tout parti politique.
Les sénateurs sont habilités constitutionnellement à choisir les membres d’agences « indépendantes » telles que la Cour constitutionnelle, la Commission nationale anti-corruption et la Commission électorale. Il serait donc facile pour ce parti politique de noyauter la « justice » du pays. Il pourrait ainsi faire dissoudre tout parti politique concurrent.
La rumeur dit que de nombreux sénateurs nouvellement élus pourraient déjà être secrètement alignés sur le deuxième partenaire de la coalition, Bhumjaithai, dirigé de facto par Newin Chidchob. 14 sénateurs élus sont originaires de Buriram, le plus grand bastion de Bhumjaithai et de la famille Chidchob. Le Bumjaithai aurait « manœuvré » pendant les élections pour faire élire de manière frauduleuse ses candidats.
Ainsi le parti, régulièrement et largement battu au suffrage universel pourrait influencer la vie politique de la Thailande par le Sénat qu’il aurait acheté.
Enfin, l’ancien chef adjoint de la police Khamrob Panyakaew accuse la CE de collusion et de ne pas avoir organisé un scrutin propre et équitable. Certains candidats défaits ont déposé une plainte auprès de la Division de répression du crime (CSD) contre sept membres de la Commission électorale (CE) et son secrétaire général. Ce que reproche Khamrob à la CE a déjà été largement documenté dans les médias. Mais sans preuve, à date.
Plus inquiétant, Le fiasco des élections sénatoriales inquiète quant à la transition du pouvoir à la Chambre haute thaïlandaise et soulève des doutes quant à la démission des sénateurs sortants nommés par la junte. Si une réunion du Sénat est convoquée demain, qui va s’asseoir dans les fauteuils ? Le nouveau Sénat doit se réunir le 23 juillet.
