
Thaksin, Thammanat, et Mauerberger en avril 2025
Le 30 octobre 2025, le président de la commission parlementaire sur le blanchiment d’argent et la lutte contre la drogue, Danuporn Punnakun, a révélé que sept entreprises cotées à la Bourse de Thaïlande sont soupçonnées d’avoir participé au blanchiment de fonds issus d’escroqueries transnationales basées au Cambodge. Bien que les noms des sociétés n’aient pas été divulgués, leurs représentants seront convoqués pour témoigner devant le Parlement.
Des documents obtenus par la commission seront transmis à la Securities & Exchange Commission (SEC) et à l’Anti-Money Laundering Office (AMLO), qui mèneront des enquêtes approfondies sur les flux financiers suspects. Le scandale, désormais inscrit à l’agenda international, implique des transactions massives entre la Thaïlande et le Cambodge.
Parallèlement, plusieurs figures politiques sont dans la ligne de mire. Le vice-Premier ministre Thammanat Prompao et la ministre de l’Éducation Narumon Pinyosinwat ont ignoré une convocation parlementaire visant à clarifier leurs liens avec Benjamin Mauerberger, alias Ben Smith, conseiller du président du Sénat cambodgien Hun Sen. Mauerberger, de nationalité sud-africaine, est soupçonné d’avoir orchestré un réseau de blanchiment de 1,5 milliard de dollars impliquant des fonds chinois et cambodgiens.
D’autres personnalités sont citées, dont Vorapak Tanyawong, ancien vice-ministre des Finances, accusé d’avoir reçu 3 millions de dollars en cryptomonnaie. Des documents publiés par Whale Hunting indiquent que 24 millions de dollars auraient transité vers les épouses de Vorapak et Mauerberger via la vente d’actions à une société écran liée à KuCoin, une plateforme d’échange de cryptomonnaies déjà condamnée aux États-Unis pour violation des lois anti-blanchiment.
KuCoin aurait ensuite investi en Thaïlande, prenant une participation dans Finansia X, une société de locale. Vorapak nie toute implication illégale, affirmant que ses liens avec Mauerberger étaient purement sociaux et que ses relations avec BIC Bank et Yim Leak, autre acteur cambodgien cité, étaient strictement professionnelles.
Face à l’ampleur du scandale, le président de la commission sur la sécurité nationale, Rangsiman Rome, appelle le Premier ministre Anutin Charnvirakul à engager des poursuites judiciaires, y compris contre les membres du gouvernement impliqués. Le dossier, mêlant politique, finance et criminalité transnationale, pourrait ébranler durablement la confiance dans les institutions thaïlandaises.



