PITA Limjaroenrat a averti que les sénateurs qui feraient obstacle au consensus populaire manifesté lors des élections générales de dimanche devront en payer le prix.
Au cours d’une interview en ligne avec CNN, Pita souhaite que les 250 sénateurs prennent en compte le consensus manifesté lors de l’élection nationale par quelque 25 millions d’électeurs qui ont apporté à Move Forward (et Pheu Thai) une victoire magistrale.
Il souhaite mettre en place un gouvernement de coalition soutenu par 311 députés (sur 500), lui-même étant nommé Premier ministre. Coalition qui compte maintenant huit partis dont plusieurs sont minuscules.
Pita a déclaré que les sénateurs nommés par l’armée ne pourront pas l’empêcher de prendre la tête d’un gouvernement de coalition, compte tenu d’un soutien populaire aussi écrasant.
« Ces sénateurs devront payer. Le coût d’aller à l’encontre du consensus des 25 millions d’électeurs sera très lourd », a déclaré Pita sans donner plus de détails.
Néanmoins, Pita a déclaré que Move Forward était prêt à communiquer avec les sénateurs et discuter de son programme.
Le gouvernement de coalition dirigé par Move Forward, qui compte déjà 311 députés de son côté, aura besoin de votes favorables supplémentaires d’au moins 65 sénateurs POUR Pita. Une abstention revient à voter pour que Prayut reste premier ministre par intérim pendant encore un an.
Selon RFI, La Thaïlande doit avoir un gouvernement qui « reflète la volonté du peuple », a indiqué une ONG ayant observé le déroulement des législatives. Le Réseau asiatique pour des élections libres (Anfrel) « espère que ces élections vont donner lieu à un gouvernement qui reflète la volonté du peuple. »
Selon France24, « C’est un moment extrêmement important dans l’histoire de la Thaïlande », a expliqué Kevin Hewison, spécialiste de politique thaïlandaise à l’Université de Caroline du Nord, aux États-Unis. « Environ 14 millions d’électeurs – soit 36 % des suffrages – ont voté pour Move Forward, s’affichant prêts à de grands changements pour leur pays. Tous se sont prononcés en sachant parfaitement que le parti réclamait une réforme de la monarchie », poursuit-il. « C’est la preuve que ce tabou s’estompe et que nous entrons dans une nouvelle dynamique. »
De son côté, Titipol Phakdeewanich, de l’université d’ Ubon note que Move Forward a même remporté le vote populaire dans les régions où ses candidats de circonscriptions ont perdu face aux partis alignés sur l’armée. Par exemple, dans la province du nord-est de Buri Ram, où Bhumjaithai a remporté les 10 circonscriptions, grâce à un enracinent ancien des familles de candidats, c’est Move Forward qui a remporté le vote populaire. Il a obtenu 238 341 voix contre 168 209 pour Bhumjaithai.
« C’est un grand tournant pour la Thaïlande », a déclaré Titipol, avertissant que toute tentative du Pheu Thai ou du Sénat de contrecarrer un gouvernement dirigé par le MFP comportait des risques. Le Pheu Thai mettrait en danger son avenir politique, tandis que toute initiative du Sénat bravant l’électorat déclencherait des manifestations de masse, en particulier chez les jeunes, a-t-il déclaré.
Ce que Titipol et même Pita sous entendent, c’est qu’actuellement, la population ne demande que quelques réformes mais en cas d’embrasement du pays, le prix à payer par l’establishment serait beaucoup plus important. C’est son existence même qui serait en jeu.

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