
La tension monte entre la Thaïlande et le Cambodge, alors que les autorités militaires thaïlandaises assument pleinement l’usage de sons qualifiés de « fantomatiques » diffusés par haut-parleurs dans la province de Sa Kaeo, à proximité de la frontière. Ces enregistrements, mêlant bruits de moteurs, d’hélicoptères et sons effrayants, ont été utilisés depuis le 10 octobre pour dissuader les villageois cambodgiens accusés d’empiéter sur le territoire thaïlandais.
Le général Benjapol Dechatiwong Na Ayutthaya a balayé les critiques, affirmant que toutes les opérations se sont déroulées sur le sol thaïlandais et visaient à maintenir l’éveil des troupes. Le porte-parole de l’armée, le général Winthai Suvaree, a dénoncé des provocations cambodgiennes impliquant civils et armes improvisées, tout en assurant que la réponse thaïlandaise restait non violente et conforme aux principes des droits humains.
De plus, la force opérationnelle Burapha a neutralisé deux mines PMN actives à Ban Nong Ya Kaew, Sa Kaeo.
Phnom Penh, de son côté, a vivement réagi. Le ministère cambodgien de la Défense, appuyé par une équipe d’observation internationale, a inspecté la zone et signalé que ces sons avaient perturbé des populations vulnérables, notamment des enfants et des personnes âgées. Une plainte a été déposée auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, dénonçant une forme d’intimidation psychologique. L’activiste thaïlandais Guntouch Pongpaiboonwet, à l’origine de la diffusion sonore, a défendu son action sur les réseaux sociaux, accusant les autorités cambodgiennes d’ingratitude.
Parallèlement, le Cambodge dénonce une nouvelle incursion de l’armée thaïlandaise dans le village de Prey Chan, où des bulldozers et des centaines de soldats ont été déployés sous prétexte de déminage. Phnom Penh considère cette opération comme une violation grave de sa souveraineté, en contradiction avec les accords bilatéraux et le cessez-le-feu du 28 juillet. L’équipe d’observation intérimaire de l’ASEAN, dirigée par la Malaisie, a constaté sur place les travaux menés par les forces thaïlandaises.
Face à l’escalade, le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeow, se rendra en Malaisie pour une réunion de médiation. Le gouvernement thaïlandais maintient sa position : aucun accord ne sera signé sans le respect de quatre conditions, dont le retrait des armes lourdes et la coopération sur le déminage. En attendant, les deux camps restent sur le qui-vive.