
Deux sondages récents, menés par le NIDA et l’université Dusit, révèlent une inquiétude croissante au sein de la population thaïlandaise face à deux enjeux majeurs : les tensions avec le Cambodge et la corruption endémique.
Le premier sondage, réalisé les 18 et 19 août auprès de 1 310 personnes, porte sur le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge. Près de 45 % des sondés estiment que la situation est anormale et préoccupante, tandis que 29 % jugent le conflit « normal » mais suspect dans ses motivations. Seuls 2 % considèrent qu’il n’y a rien d’inquiétant. Sur le plan diplomatique, plus de la moitié des répondants (54 %) pensent que la Thaïlande devrait cesser toute relation avec le Cambodge, et 14 % vont jusqu’à le qualifier d’ennemi. À peine 2 % considèrent les deux pays comme de bons voisins. Par ailleurs, 64,73 % des sondés estiment que des puissances étrangères s’immiscent dans le conflit pour défendre leurs propres intérêts, et seulement 8,85 % croient à une volonté sincère de rétablir la paix.
En parallèle, le sondage de l’université Dusit met en lumière une autre urgence nationale : la corruption. Sur plus de 1 100 personnes interrogées, 93 % jugent le problème « très critique ». L’inquiétude est particulièrement forte concernant la gestion des budgets publics (près de 87 %), et 78,5 % des sondés déclarent ne pas faire confiance au système judiciaire pour sanctionner les abus. Près de 69 % doutent de la capacité des gouvernements à éradiquer la corruption. Enfin, plus de 43 % appellent à une action immédiate et sincère, dénonçant une corruption omniprésente dans les secteurs public et privé.
Ces deux enquêtes traduisent une méfiance généralisée envers les institutions, qu’elles soient nationales ou internationales.