
Une majorité de Thaïlandais se montre de plus en plus désabusée face à l’ensemble de la classe politique, selon une enquête menée par le National Institute of Development Administration (NIDA) les 13 et 14 août 2025. Sur les 1 310 personnes interrogées à travers le pays, plus de 76 % ont exprimé un manque d’espoir quant à la capacité des partis, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, à résoudre les problèmes nationaux. Seuls 2,98 % se disent très confiants.
Le mécontentement s’étend également aux députés de circonscription. Près de 61 % des sondés se déclarent insatisfaits de leur performance, dont 28,24 % « pas du tout satisfaits ». À peine 11,6 % se disent très satisfaits. Si des élections avaient lieu aujourd’hui, plus de la moitié des électeurs (50,69 %) ne reconduiraient pas leur député actuel, tandis qu’un quart reste indécis.
Concernant les listes de partis, 40,46 % des répondants affirment qu’ils ne voteraient pas pour le même parti qu’en 2023. Près de 27 % hésitent, et moins de 30 % maintiendraient leur choix précédent.
Un autre sondage, réalisé par Super Poll auprès de 450 professionnels issus des secteurs du tourisme, du commerce, des services et de l’industrie, révèle une défiance similaire dans le monde économique. Près de trois quarts des répondants estiment que les grands partis souffrent de divisions internes et sont dominés par les intérêts des conglomérats, par ailleurs, proches de l’armée. Plus de deux tiers jugent que ces partis ne représentent pas les PME, pourtant essentielles à l’économie thaïlandaise.
Face à cette crise de confiance, 82,4 % des entrepreneurs et investisseurs réclament un changement politique profond. Les petites formations et les partis émergents suscitent un intérêt croissant s’ils se démarquent des grandes écuries.
Ces résultats traduisent une fracture entre les citoyens et leurs représentants, nourrie par une perception d’inefficacité, de collusion économique et de déconnexion avec les réalités locales. Alors que la Thaïlande se prépare à d’éventuelles échéances électorales, le paysage politique semble en quête de renouveau.