
Les derniers sondages révèlent une méfiance croissante des électeurs thaïlandais envers les partis traditionnels et les alliances politiques jugées opportunistes. Selon une enquête du Pacific Institute of Management menée le 30 août auprès de 1 500 personnes, une majorité des sondés rejette l’idée d’une coalition entre le Parti du Peuple et le Bhumjai Thai Party : 43,4 % s’y opposent, contre seulement 26,3 % qui y sont favorables. Pour 62,9 %, une telle alliance nuirait davantage au système politique qu’elle ne le renforcerait.
Parallèlement, le Nida Poll montre que les électeurs privilégient des profils atypiques pour le poste de Premier ministre. Les hommes d’affaires à la tête de grandes entreprises arrivent en tête (32,4 %), suivis des militaires (24 %), loin devant les politiciens de carrière (19,5 %). Les juristes et fonctionnaires ferment la marche avec environ 16 % chacun. En matière d’âge, les électeurs plébiscitent les leaders de la génération X (45–60 ans), qui recueillent près de deux tiers des suffrages.
Autre tendance marquante : l’ouverture envers les partis émergents. Près de 64 % des sondés se disent prêts à voter pour des candidats issus de formations sans députés en poste, que ce soit dans les circonscriptions ou via les listes nationales. Ce chiffre traduit une volonté de renouvellement et un rejet des figures politiques établies.
Le Suan Dusit Poll d’août 2025 confirme ce climat de défiance. L’indice politique du pays chute à 3,71 sur 10, son niveau le plus bas depuis 20 mois. Les répondants pointent du doigt les tensions politiques et les difficultés économiques comme principales sources de frustration. L’opposition PP semble tirer parti de ce désenchantement : Natthapong Rueangpanyawut (51,1 %) et Rukchanok Srinork (30,6 %) dominent en visibilité, surpassant les figures gouvernementales comme Phumtham Wechayachai (38,1 %) ou Paetongtarn Shinawatra (26 %).
Ces données traduisent un désir de changement profond au sein de l’électorat thaïlandais, à l’approche d’élections cruciales. Le rejet des alliances traditionnelles, la préférence pour des profils extérieurs au monde politique et l’intérêt pour les nouveaux partis dessinent les contours d’un paysage électoral en pleine mutation.