
Deux projets majeurs d’approvisionnement en services cloud et en équipements informatiques, destinés aux ministères thaïlandais de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, ont été suspendus en raison de soupçons de corruption et de pratiques d’appel d’offres non concurrentielles.
La décision du gouvernement, annoncée après une alerte de la Fondation du réseau anti-corruption, concerne des contrats totalisant plus de 41 milliards de bahts. Celle-ci avait adressé, le 24 juin 2025, une requête officielle au vice-Premier ministre Prasert Chanthararuangthong, également président du comité en charge de la stratégie « Cloud First », appelant à suspendre deux projets portés par l’Office de la Commission de l’éducation de base (OBEC) : un contrat de location de services cloud (6 834 VM) estimé à 2,8 milliards de bahts, et la seconde phase du développement d’une plateforme numérique, évaluée à 1,33 milliard.
Ces projets auraient contenu des spécifications techniques trop précises, susceptibles de favoriser un unique fournisseur et de restreindre la concurrence. La Fondation craint des pratiques menant à une inflation des budgets ou à la sollicitation de pots-de-vin.
Par ailleurs, d’autres projets similaires, notamment un contrat de cloud de plus de 5,4 milliards de bahts pour l’enseignement supérieur, sont également scrutés.
Selon une source gouvernementale, ces initiatives contreviennent à la politique « Cloud First », qui impose l’usage de mécanismes d’acquisition centralisés pour tous les services cloud publics, afin d’uniformiser la sécurité, d’optimiser les coûts et d’éviter les redondances. Le comité dédié à cette politique interdit aux ministères de lancer des appels d’offres indépendants sans validation préalable.
En réponse à la plainte, l’OBEC a reçu instruction de suspendre temporairement ses procédures, en attendant les conclusions d’une enquête.
Le précédent ministre de l’Éducation, un policier frère du fondateur du Bumjaithai Newin Chidchob a été remplacé depuis que son parti est passé dans l’opposition.