
Srettha et l'avocat Thanesanat qui accuse ceux qui ont déposé la plainte d'avoir falsifié la signature de certains sénateurs
La Cour constitutionnelle a voté aujourd’hui, 23 mai, à 6 contre 3 pour accepter la plainte déposée par un groupe de 40 sénateurs, contestant la légitimité de la nomination de Phichit Chuenban au poste de ministre du Cabinet du Premier ministre, mais a voté à 5 contre 4 pour rejeter l’appel des sénateurs à suspendre le Premier ministre Srettha Thavisin en attendant la décision finale du tribunal.
Selon les observateurs ce vote à 5 contre 4 n’augure rien de bon pour Srettha le jour de la décision finale. S’il est jugé coupable, Srettha perdra son poste de manière irrémédiable.
Le Premier ministre a 15 jours pour préparer sa défense écrite au tribunal.
Le tribunal a également voté contre la plainte des sénateurs demandant une décision sur la légitimité de la nomination de Phichit, au motif qu’il a démissionné du cabinet mardi.
Parmi Les trois juges opposés à la plainte contre Srettha, on note Nakharin Mektrairat, président du tribunal.
Les 40 sénateurs affirment que le Premier ministre aurait dû savoir que Phichit n’était pas qualifié pour devenir ministre, après avoir été condamné à six mois de prison pour outrage au tribunal suite au scandale des « sacs de nourriture plein d’argent » par la Division pénale pour les titulaires de postes politiques de la Cour suprême.
Le sénateur Direkrit Janekrongtham a défendu la plainte des 40 sénateurs, affirmant qu’il s’agissait d’une question de principe et qu’ils l’avaient fait pour donner de la légitimité au gouvernement.
Il a admis que plusieurs autres sénateurs avaient critiqué la « bande des 40 » pour sa « stupidité » et son abus de pouvoir puisque ces gens nommés par la junte ne sont plus sénateurs depuis le 10 mai. Ils ne sont que des sénateurs par intérim.
Les observateurs se demandent qui sont les plus inconséquents, Thaksin qui a « obligé » Srettha à inclure un corrupteur notoire dans sont cabinet, Srettha qui a obtempéré ou les 40 sénateurs qui sèment le trouble dans une vie politique thaïlandaise déjà bien tourmentée.
Mais voilà qu’un avocat va encore plus loin et accuse les « maîtres » des 40 sénateurs d’être eux-mêmes malhonnêtes.
Selon Matichon, le plus grand journal de Thaïlande, L’avocat Thanesanat Sukonthaphan a rencontré le lieutenant-colonel de police Chaturapoom Raksaphakdee, pour demander que la liste des 40 sénateurs soit vérifiée.
Thanesanat a déclaré que certaines signatures étaient falsifiées. Quatre sénateurs présents sur la liste affirment qu’ils n’ont jamais signé cette plainte.
De son côté, le général de police Seripisut Temiawet, affirme que 4 à 5 autres sénateurs (ou les mêmes) pourraient également avoir vu leurs documents falsifiés, dont leurs signatures.
S’il y a des signatures falsifiées, cela prouvera que dans, autour et au-dessus du sénat de Prayut on pratique le faux et usage de faux. Dans le cas de falsification, est-ce que la plainte reste valable ?
Il faut 25 signataires pour que la plainte soit recevable.